C'est un essai mené avec les élèves du lycée agricole de Château-Gontier (Mayenne). Depuis le mois de mars 2022, des gambas d'eau douce font l'objet d'un test grandeur nature dans la pisciculture de l'établissement, située à Gennes-sur-Glaize.
Lundi 25 septembre 2023, les élèves, leurs enseignants et un technicien du Syndicat mixte pour le développement de l'aquaculture et de la pêche en Pays de la Loire (SMIDAP) avaient convié des restaurateurs et de potentiels acheteurs pour découvrir la première récolte de ces grosses crevettes, peu habituées à nos latitudes. Une dégustation était au programme.
Les élèves du lycée agricole de Château-Gontier (Mayenne), montrant la première production de gambas à laquelle ils ont grandement participé. - Thomas Gourlin
Ce projet, mené par le SMIDAP, en partenariat avec l'Institut national de la recherche agronomique (INRAE) et l'École nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l'alimentation de Nantes-Atlantique, n'est pas un doux rêve. Il a tous les critères d'une entreprise très sérieuse.
« C'est la première séance de récolte et de dégustation. C'est une étude d'opportunité pour trouver des voies de diversification de la pisciculture en lien avec le changement climatique. En résumé : on vérifie s'il est possible de faire des gambas tropicales en Mayenne », explique Pascal Trintignac, technicien du SMIDAP.
Tester la viabilité
Originaire d'Asie du Sud Est, élevée dans les DOM TOM depuis quarante ans, cette espèce de crevette fait actuellement l'objet de deux essais, à Guérande et près de Château-Gontier.
« On pensait qu'il faisait trop froid en France métropolitaine pour élever ces crevettes. C'est un aquaculteur du Gers qui a été le premier à tester cette espèce », glisse le technicien.
Un restaurateur est venu pour tester ces gambas élevées près de Château-Gontier (Mayenne). - Thomas Gourlin
En quelques mois, le but était de tester cet élevage, de voir si ces crevettes pouvaient survivre dans un bassin en Mayenne. Aussi, il est évidemment question d'observer si cette activité est viable pour une commercialisation.
« Il lui faut un bassin en terre. On ne peut pas faire ce type d'élevage extensif dans un bassin en béton. C'est une espèce qui meurt en dessous de 12 °C. On voulait notamment vérifier si elle pouvait grossir suffisamment dans notre région pour être ensuite vendue. Il fallait voir si elle pouvait atteindre entre 20 et 30 grammes pendant quatre mois en été », poursuit Pascal Trintignac, qui s'avoue agréablement surpris du résultat.
Alors que la plupart des crevettes consommées en France sont importées depuis l'autre bout du monde, l'intérêt de cette nouvelle filière semble évident.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.