Arborant l’écharpe autour du cou - « comme les Français aiment la porter » - Gordon Cooke se plaît au Pays de Château-Gontier : « pas de crime... C’est le paradis. » Il est arrivé ici, en 2001, avec Kate, sa femme. Après plusieurs vies professionnelles : informaticien, assistant social, chef d’hôpital, il a acheté, en France, une maison avec onze hectares « pour mes chevaux, car en Angleterre, le prix de la pension c’est énorme. » Pleinement intégré, Gordon Cooke se donne le « challenge » d’aller à la rencontre des Français. Il propose des conversations en anglais au Carré et dans les écoles.
« Les jeunes
pénalisés »
Le Brexit l’exaspère : « Les Anglais l’ont voulu à 51,9 %. Mais nous (les Britanniques vivant en Europe), on nous a enlevé le droit de voter. Cela aurait changé le résultat. » A 70 ans, Gordon s’inquiète pour les jeunes Anglais : « Ils vont être pénalisés par ce choix. Des entreprises quittent l’Angleterre. On va se priver des aides européennes. Je suis “angry” (en colère). Il y a trop de désinformation.»
Gordon peste contre « les partisans, volubiles, du Brexit. Mais l’Angleterre si fière est juste une petite île. S’il y a des problèmes avec l’Europe, il y en a moins avec elle que sans elle. Avec son marché unique, les accords de Schengen, elle protège ses citoyens. » Gordon pointe du doigt la dévaluation de la livre passée de 1,40 € avant le Brexit à 1,12 € en 2018. Et il pressent les taxes à venir sur les produits anglais qui arriveront en Europe...
Gordon Cooke observe que « le Brexit a changé les Anglais. Avant, l’Angleterre était un pays accueillant, aujourd’hui, si vous êtes migrant, ce n’est pas bon ».
« Et pour ma santé ? »
D’autre part, Gordon s’interroge pour sa santé : « Je reçois une pension de l’Angleterre. Mais avec le Brexit, si j’ai un problème de santé, qu’en sera-t-il ? » Pour lui, il est donc plus important de garder le statut européen que la nationalité anglaise. Il a demandé à devenir Français. Ceci le changement, « c’est compliqué, et long. Beaucoup de papiers, plus la traduction de tous les documents anglais, explique-t-il. J’ai complété mon dossier qui a été envoyé de Nantes, avant Noël. J’ai reçu une lettre avec un numéro de dossier. J’espère qu’ils étudient le dossier maintenant. J’ai une visite de la gendarmerie et des entretiens avec les services de la préfecture de Nantes prévus vers juillet. Après ça, France décide ! » Gordon assure que beaucoup d’Anglais cherchent à changer de nationalité. Il cite notamment l’exemple de sa sœur : « Elle vit au Portugal et elle a demandé la nationalité portugaise ! »
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