Des communes ont fleuri ces derniers mois : Ampoigné/Laigné (Prée-d'Anjou), d'autres sont en gestation comme Gennes/Longuefuye, Bierné/Argenton-Notre-Dame/Saint-Michel-de-Feins/Saint-Laurent-des-Mortiers. Mais s'il y a bien une fusion qui saute aux yeux, c'est celle de l'agglomération de Château-Gontier. Cependant, elle tardait à venir. Mais un pas vient d'être franchi. Depuis plusieurs mois, Philippe Henry multipliait les appels auprès de ces deux confrères d'Azé et Saint-Fort. En vain. Le maire de la sous-préfecture rappelait (Haut Anjou du 25 mai 2018) : «En atteignant le seuil de 15 000 habitants, nous pourrions prétendre au statut de communauté d'agglomération et déverrouiller des aides, peser plus de poids auprès de l'Agence régionale de santé et beaucoup de porteurs de projets… Nous pourrions améliorer la sécurité en créant une police d'agglomération, le transport, donner encore plus de cohérence à l'aménagement commercial. »
Pascal Mercier, maire d'Azé estimait quant à lui que s'« il faut se donner des chances d'avancer... La position d'Azé reste la même à savoir quel projet peut être fédérateur. »
De son côté, Gérard Prioux, maire de Saint-Fort, peu enclin à s'exprimer sur le sujet soulignait toutefois : « Nous ne sommes pas fermés à la discussion et des réunions sont organisées régulièrement. » La municipalité assiste également aux séminaires sur le Pays de Château-Gontier « pour déterminer les tenants et les aboutissants avant de prendre une décision ». Les réunions, séminaires (depuis un an), avec l'intervention d'un consultant ont abouti à des choses concrètes avec les maires, et surtout les adjoints et jeunes conseillers.
Et Saint-Fort se retira...
Pendant l'été, Saint-Fort a annoncé qu'elle se retirait du débat. C'est le propos tenu par Philippe Henry, maire de Château-Gontier, et Pascal Mercier, maire d'Azé, qui ne ferment pas la porte.
Pendant l'été, les élus des conseils municipaux d'Azé et de Château-Gontier, «notamment les jeunes qui se projettent dans un prochain mandat, car ce n'est pas que le fait des maires, on s'est même retiré à un moment donné », spécifient Philippe Henry et Pascal Mercier, ont poussé plus loin la réflexion d'un rapprochement des deux communes : « Nous avons comparé le fonctionnement de nos différents services en interne. Chacun a pu constater que nous appliquions les mêmes méthodes ou du moins qu'elles n'étaient pas très éloignées l'une de l'autre, explique Philippe Henry. Courant août, nous avons planché d'arrache-pied sur l'élaboration d'une Charte (évolutive dans le temps) visant à poser les jalons d'une commune nouvelle.» Pascal Mercier complète : «On va décliner la politique générale (budget...) et la politique de proximité (santé, enfance/jeunesse, mobilités, sécurité...).» Concrètement, à partir du début janvier 2019, il n'y aura (plus) qu'un budget commun, et un seul exécutif. Mais rien ne changera au sein de la communauté de communes du Pays de Château-Gontier avant les élections de mars 2020 : «On passera alors de 56 à 35 élus.». Autres exemples des conséquences de cet acte fondateur : la police municipale de Château-Gontier pourra étendre son action sur le territoire d'Azé. «On pourra reprendre le Pass'citoyen déployé sur Château-Gontier.» L'Agenda 21 d'Azé cité en exemple sera développé sur le territoire de Château-Gontier.
Les élus municipaux sont prêts à voir fusionner les deux communes. «Cela fera l'objet de délibérations municipales.» D'aucuns étaient loin d'imaginer ce dénouement. Conséquence : par cette charte fondatrice, le rapprochement d'Azé et de Château-Gontier permet d'envisager une commune nouvelle de près de 16 000 habitants. Et de devenir la deuxième commune du département, ce qui n'est pas négligeable pour capter des dotations.
Une seule liste aux Municipales de 2020
Dans deux ans auront lieu les élections municipales, une seule liste sera présentée composée d'élus d'Azé et de Château-Gontier/Bazouges.
Cette signature de la Charte, ce vendredi 31 août, lance un signal fort aux autres communes du Pays de Château-Gontier tentées de se regrouper. Des polarités de communes nouvelles en amèneront certainement d'autres. «Ce n'est qu'une pierre à l'édifice, augure Pascal Mercier. On ira parler à nos voisins pour qu'ils nous rejoignent. L'idée est de conforter le sud-Mayenne. L'enjeu est l'avenir du territoire». Philippe Henry ajoute : «Il y aura un nouveau schéma de coopération intercommunale en 2021-2022. Pourquoi ne pas atteindre les 50000 habitants, former une communauté d'agglomération comme cela se fait ailleurs, et ainsi récupérer la compétence des transports.» D'une même voix, les deux maires se sont exclamés : «On travaille ensemble. Il ne s'agit pas d'un mariage de raison. Château-Gontier et Azé auraient très bien pu continuer à vivre chacune de leur côté. Elles en ont les moyens. Mais l'histoire nécessite d'avoir le sens des responsabilités. Il nous faut défendre et garder nos services. Les “lilliputiens” doivent s'organiser pour peser et éviter un démembrement du territoire.»
Conformément aux textes de loi, les projets doivent être mis en œuvre avant le 1er janvier 2019, sans quoi pas de commune nouvelle avant plusieurs années à cause des nombreuses élections qui se profilent. Château-Gontier et Azé l'ont bien compris.
Article plus complet à retrouver dans l'édition du Haut Anjou du 7 septembre.
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