« Il y a un siècle, 40 % des terres en Mayenne se situaient en zones humides. Aujourd’hui, cela ne représente plus que 3 % », indique Joël Roncin, vice-président du syndicat du bassin de l’Oudon. Longtemps considérées - à tort - comme des zones à moustiques, elles ont reculé sous l’action de l’homme (terres remembrées, asséchées...).
« Les mares ont subi un peu le même sort, car elles sont vouées à être comblées si on ne les entretient plus », explique Magali Perrin, chargée d’études au sein de Mayenne nature environnement (MNE). « Le déclin des mares met en danger les espèces qu’elles abritent. » Elles sont des milieux à forts enjeux parce qu’elles accueillent de nombreuses espèces patrimoniales (libellules, agrion de mercure...).
21 communes engagées
A la suite de cette prise de conscience, le syndicat du bassin de l’Oudon et MNE ont répondu à l’appel à projet Préservation des mares, refuges de biodiversité menacés du conseil régional des Pays de la Loire. « Le syndicat s’est évertué à reconstruire des mares publiques sur le bassin versant de l’Oudon, au nord du territoire », confie Louis Michel, vice-président du syndicat de bassin de l’Oudon. Commencé en 2011, le projet dura trois ans.
A partir de 2014, devant la dynamique créée et la participation des communes (21 sur 40), le syndicat a poursuivi ce programme “mare” en inscrivant cette action dans le contrat territorial des milieux aquatiques, signé avec l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. »
En lien avec les communes, ont été répertoriées les mares communales incluant les bassins d’orage, les anciens lavoirs, les points d’eau. Des prospections permettant d’inventorier les espèces d’amphibiens et d’odonates (insectes à corps allongé). « Chaque mare est suivie deux années consécutives. On laisse la végétation reprendre ses droits (joncs, roseaux, salicaires jouant leur rôle épuratoire), observe émeline Guais, technicienne du syndicat. Les mares s’étendent sur 50 à 100 m2. Des actions de communication et de sensibilisation sont menées : création de panneaux pédagogiques, dépliants, animations scolaires...
« D’ici 20 ans, on verra si les efforts sont payants, lâche Louis Michel. La biodiversité est l’économie de demain. » Hervé Dubosclard, vice-président du syndicat conclut : « Le patrimoine naturel, vivant, est aussi important que le patrimoine bâti. »
* Définition d’une mare : petite étendue d’eau dormante de moins de 1 000 m2 avec tout au plus 1 m 20 de profondeur pour laisser passer la lumière et favoriser la biodiversité.
Article complet à retrouver dans l'édition du Haut Anjou du 19 octobre 2018.
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