« Il n’y a pas encore eu de drame. Des agriculteurs se sentent en danger », avoue Stéphane Guioullier, président de la Chambre d’agriculture de la Mayenne. Lors de la dernière session du mandat, le 29 novembre, la Chambre a voté une délibération condamnant « les actions anti-viandes ». Une délibération, émanant de la Coordination rurale, votée à l’unanimité.
90 ‘‘fermes-usines’’ ?
L’intrusion de militants anti-productions animales dans deux élevages du sud-Mayenne, début novembre est « intolérable, inadmissible. C’est encore une goutte d’eau dans un vase qui a débordé depuis longtemps », pense Stéphane Guioullier.
Le président s’interroge : « Doit-on “bunkeriser” nos élevages ? Nous attendons des réactions des pouvoirs publics. Ce sont des agissements délictuels à la limite du sectaire. Lorsqu’on lit qu’une adhésion à leur mouvement peut être défiscalisée, on se demande si l’état ne devient pas complice. » L’un des agriculteurs visité a porté plainte. « L’Etat doit condamner ce genre de choses. »
Dans ce combat, les agriculteurs sont soutenus par l’ensemble des parlementaires mayennais.
Autre motif de colère de la Chambre d’agriculture, la liste des “fermes-usines”, publiée par Greenpeace. Elles seraient 90 en Mayenne selon l’association écologiste. « Ces exploitations sont soumises à des autorisations préfectorales. La liste est disponible pour tous les citoyens. Installations classées ne veut pas dire fermes-usines. Par exemple, une exploitation de l’est du département compte 400 bovins, élevés en patûrage. Peut-on parler d’usine ? Pour Greenpeace, seuls les effectifs comptent. La plupart de ces fermes sont tenues par des familles, avec des capitaux familiaux. Quand deux couples s’occupent pour l’un d’un élevage laitier, et pour l’autre d’un élevage de volailles, peut-on parler d’usine ? », regrette Stéphane Guioullier.
Il rappelle que les installations classées « respectent la loi, sont contrôlées régulièrement par les services de l’Etat ». Quant à savoir si vraiment il existe des fermes-usines en Mayenne, le président de la Chambre d’agriculture n’en a pas connaissance.
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