Outre la réduction des emballages de plastique, la loi EGalim concerne également l’obligation de s’approvisionner de manière responsable avec notamment 50 % de produits labellisés bio ou locaux, et la lutte contre le gaspillage alimentaire.
La mise en place d’au moins un menu végétarien par semaine dans les cantines est l’une des autres grandes nouveautés de cette loi. S’il s’agit d’une expérimentation sur deux ans. Elle est obligatoire pour toutes les cantines de France.
« Expérimentation obligatoire de deux ans »
Le premier repas végétarien officiel, sans viande ni poisson/crustacés et fruits de la mer, a été servi dans le Craonnais (Mayenne) mardi 5 novembre 2019. Ce sont les six agents de la cuisine centrale de Craon qui l’ont préparé.
« Le premier repas végétarien que nous ayons servi remonte à 2012 », souligne Eric Sallé, le responsable de la cuisine centrale depuis 34 ans, favorable à ce virage. Il a vu évoluer les repas en plus de trois décennies !
On est passé de l’ouverture de boîtes à aujourd’hui de véritables repas cuisinés localement.
Il en sort 900 de la cuisine centrale. Ils sont distribués à Craon (écoles et collèges) mais aussi dans les écoles de Pommerieux, Chérancé, Saint-Quentin-les-Anges et Ballots.
Pour Eric Sallé, l’équilibre alimentaire n’est pas menacé. Pour lui, le repas végétarien hebdomadaire est une bonne mesure.
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« De mauvais réflexes ont été pris après la guerre. Après les privations, on a trop été dans l’abondance. » A Craon, la mesure ne semble pas poser de souci. « Je n’ai eu aucune réflexion de parents. »
Il faut dire que l’absence de viande et poisson « est compensée, quand cela est nécessaire, pour l’apport en protéine par davantage d’œufs, de produits laitiers, ou de lentilles par exemple. »
Des économies utilisées pour aller vers le bio
Côté budget, cela aura-t-il un impact ?
« De manière générale, les légumes et fruits traditionnels sont moins chers que la viande et le poisson. Les économies permettront de se diriger davantage vers les produits bio (le restaurant affiche un taux actuel à 10 %) dont les prix sont un peu plus chers. »
Et de conclure : « Donc franchement, je pense que l’on pourra composer avec les mêmes budgets tout en améliorant la qualité des produits. »
L’équipe a suivi une formation par le Civam bio tournée notamment vers une « cuisson lente et à basse température qui abîme moins le produit. Nous aurons donc moins de perte. »
Les enfants de 3-11 ans mangent deux fois plus de protéines qu’ils ne le devraient Certaines communes en France ne souhaitent pas se lancer dans le repas végétarien une fois par semaine, considérant que cette mesure n’a pas de dispositif d’accompagnement, la peur de repas non équilibrés, (des soucis de personnels non formés ou d’équipements), etc. D’autre, au contraire, saluent cette mesure qui vise à réduire la consommation de viandes et poissons (évitant ainsi la sur-pêche ou encore la multiplication des élevages responsables d’émission à effet de serre). Les bienfaits sur la santé sont pointés du doigt par les partisans du repas végétarien. Une étude de l’agence de la sécurité et de l’alimentation (Anses) indique que les 3-11 ans mangent deux fois plus de protéines qu’ils ne le devraient. Réduire la consommation de viandes et poissons consommation réduirait aussi les risques de diabète, d’hyper tension, d’obésité...
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