Dans le cadre des commémorations qui entourent les 80 ans de la Libération, un collectif va refaire le trajet des Alliés, en 1944, en sens inverse. Il s'agit du projet Flamme de la Liberté - Opération Mirror.
Au sein du groupe, des jeunes des huit départements traversés par la flamme. Cette dernière quittera son emplacement parisien pour la première fois, lors de ces festivités.
L'histoire familiale
Parmi les 18-28 ans sélectionnés, Mylène Lemer, 18 ans, de Chazé-Henry. Elle étudie le droit en Mayenne. La jeune femme est arrière-petite-fille de déporté. « Mon arrière-grand-père a été déporté dans une usine puis dans une ferme, lors de son STO (Service du travail obligatoire, NDLR) », explique-t-elle.
Un projet en lien avec son histoire familiale, donc. Mylène fait partie des 44 sélectionnés parmi les 68 jeunes ayant postulé. Ils reproduiront le trajet de la flamme entre le 8 mai et le 6 juin.
« J'ai lu un article dans le journal, ce qui m'a donné envie de participer. Lorsque j'ai su que j'étais acceptée, j'étais en cours. Je ne m'y attendais pas du tout donc j'ai été très contente », se remémore-t-elle. Les jeunes, les ambassadeurs, ont eu l'occasion de se rencontrer une première fois en mars au Sénat, afin de préparer le voyage. Une autre réunion est prévue, pour les préparatifs techniques, fin avril.
Autour d'elle, beaucoup de joie et aussi un peu d'envie. Certains de ses amis auraient souhaité participer mais n'ont pas pu le faire car sont mayennais et que ce département ne fait pas partie des huit qui ont été traversés.
« Remercier les soldats »
« J'ai eu la chance de le connaître », indique Mylène Lemer, au sujet de son arrière-grand-père, aujourd'hui décédé. Mais la mémoire reste vive, dans cette famille. « Je suis de nature curieuse, je me suis toujours intéressée à cette période, plus que mes cousins. »
Aujourd'hui, l'histoire de son arrière-grand-père reste un sujet de discussion avec sa mère, petite-fille de ce déporté.
La sélection de Mylène a eu de quoi rendre fier son grand-père maternel. « C'est une façon de remercier les soldats qui nous ont aidés », pense-t-elle. Dans ses bagages, il y aura, outre les flambeaux et ses affaires personnelles, bon nombre d'anecdotes.
« Lorsqu'il était prisonnier à la ferme, il volait des pommes de terre pour se nourrir, c'est quelque chose qui m'a marquée lorsque j'étais petite », raconte-t-elle. Et en riant elle évoque la fin du conflit pour son arrière-grand-père : « Il s'est évadé à deux ou trois semaines de la guerre. Lorsqu'il est arrivé en France, c'était terminé. »
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