À la retraite depuis début 2023, Yannick Gohier, journaliste localier au sein de la rédaction du Haut Anjou, s'est éteint vendredi 17 mai 2024 à l'âge de 66 ans.
"J'appréciais son calme et sa connaissance des dossiers locaux", explique Loïk de Guébriant, ancien président-directeur du groupe de presse Edit Ouest (Le Courrier de la Mayenne, le Haut Anjou, l'Écho d'Ancenis, les Nouvelles d'Anjou). "Yannick était un sage, connaissait bien son Segréen et ses lecteurs. Peu influencé par l'air du temps, il savait chercher l'info positive ou négative qui concernait vraiment les gens. Un bon localier en somme, et dans ma bouche c'est une belle qualité. Sa constance dans ce poste à Segré (Maine-et-Loire), malgré une maladie longue et très pénible qui l'a éloignée souvent de son métier est tout à son honneur, je pense que beaucoup de Segréens se rappelleront sa gentillesse, son bon sourire, mais aussi ses qualités professionnelles. Je crois que je n'ai jamais eu d'appel concernant un de ses articles, ce qu'il écrivait était bien vérifié."
Né le 7 octobre 1957, celui qui a été correspondant puis journaliste a cumulé plus de 30 années de carrière pour le journal hebdomadaire. Il aura connu la rédaction de Segré avant sa fermeture et de rejoindre celle de Château-Gontier (Mayenne) début 2021.
Cofondateur du ciné-club
"J'étais rédacteur en chef du Haut Anjou quand au début des années 90 il est entré au journal succédant à Nicole Buron", explique Yanic Mahier, rédacteur en chef de 1986 à 2005. "Yannick était très attaché à sa région, d'une humeur toujours égale. Sa sympathie faisait qu'il avait une très bonne image auprès de la population. C'était un passionné de culture et notamment de cinéma".
En effet, le cinéma était l'autre passion de cet habitant de Bouillé-Ménard (Maine-et-Loire). Une passion qu'il partageait avec son ami Jérôme Berthelot. "On se connaissait depuis 35 ans", raconte-t-il. "Il était passionné de culture et de cinéma en particulier et moi aussi. Ça nous a rapprochés. Il avait d'ailleurs une formation de monteur". Cette passion commune les a amenés à fonder vers 1995, le ciné-club baptisé Les Mistons au cinéma Le Calvi, situé à l'époque rue du Pinelier, à Segré (Maine-et-Loire).
"Il avait été repris par l'association ABC 49 (Les Amis du bon cinéma). En parallèle de ça, on s'est dit pourquoi pas localement créer un ciné-club. On pourrait faire venir des réalisateurs".
Le nom Les Mistons a d'ailleurs été trouvé par Yannick. "C'est en lien avec le premier film réalisé par François Truffaut, un court-métrage du même nom". Comme un symbole, ce dernier est sorti en 1957 soit l'année de naissance, de l'ancien journaliste. "Yannick trouvait rigolo le fait qu'il y ait Les Mistons à Segré alors qu'il y avait Les 400 coups à Angers (Maine-et-Loire)". Le nom d'un autre film de François Truffaut, sorti en 1959.
Sur un projet
"Il aimait tout genre de cinéma mais aussi un cinéma engagé comme celui de Ken Loach, mais aussi de Fellini. C'était très éclectique. Il n'aimait pas le cinéma de Claude Lelouch. C'était l'une des choses qui nous différenciait", sourit son ami de longue date.
Utilisant régulièrement l'expression "se faire une toile", Yannick travaillait avant sa mort sur l'écriture d'un projet. "Il était en train d'écrire un scénario sur Cloclo la fendeuse d'ardoises. C'était le surnom de sa grand-mère qui était fendeuse pendant la Seconde guerre mondiale. C'était donc un scénario sur l'histoire de ces femmes fendeuses".
Amoureux de la culture de manière générale, Yannick était aussi amateur de littérature, de peinture et autre. "Il adorait les peintures de Florent Maussion. Pour lui, la culture c'était important. C'était un homme avec des convictions. Un croyant mais de gauche".
Toute la rédaction du journal Le Haut Anjou, présente ses sincères condoléances à sa femme Marie-Hélène, ses filles Charlotte, Lili et Marilou ainsi qu'à ses proches. Ses funérailles se tiendront mercredi 22 mai à 10 h 30, à l'église de Bouillé-Ménard (21 route de Bourg-l'Évêque).
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.