Les Jeunes Agriculteurs (JA) soutenus par la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) sont repartis en action en France.
Localement, dès dimanche 17 novembre 2024 au soir, réunis au restaurant le Pont Perdreau à Château-Gontier, ils se préparaient de nouveau à bâcher les panneaux de signalisation.
"On n'a plus de boussole !"
"Quand on manque de panneaux, c'est qu'on manque de cap, de boussole. C'est exactement ce que vit l'agriculture aujourd'hui", explique Florent Renaudier, président de la FDSEA, éleveur laitier à Laubrières.
"Certains maires avaient anticipé notre passage et enlevé leurs panneaux. Alors, on va bâcher tous les autres : ceux directionnels, ceux des zones etc.", ajoute Guillaume Bellet, agriculteur à Château-Gontier en lait, porc et culture, responsable des JA.
Contre le Mercosur et ses importations d'Amérique latine
Les agriculteurs lancent ces opérations car ils veulent faire "pression avant le G20 au Brésil". Ils visent là le Mercosur.
"On ne veut pas que l'Europe signe ce traité avec les pays d'Amérique du sud qui ne respectent aucune contrainte sur le bien-être animal, ou encore les normes environnementales, que nous, on doit respecter. Là-bas, c'est hormones etc. à bloc !" explique Guillaume Bellet.
Les éleveurs craignent l'arrivée - si ce traité était signé - de "90 000 tonnes de viande bovine d'Amérique du sud et 200 000 tonnes de volailles, alors qu'on est auto-suffisants".
Florent Renaudier ajoute : "On nous impose aussi en Europe de respecter des normes sociétales qu'on a prises à notre charge, mais pas eux. On n'a déjà pas de retour sur les efforts consentis alors qu'on a élevé notre gamme, donc ce traité c'est hors de question."
Les agriculteurs se placent en opposition virulente au traité du Mercosur.
Château-Gontier devient le Brésil
À 20 h 30, le mouvement était lancé, et le groupe d'agriculteurs a commencé à bâcher le panneau d'entrée de ville de Château-Gontier (Mayenne), route de Laval.
Dessus, ils y ont inscrit "Brésil" en référence au G20 et au traité Mercosur. Ampoigné était devenu "Buenos Aires", Pommerieux "Bolivie", etc. Il y a aussi des messages "Vive la volailles française !"
Le président Macron a indiqué que le France ne souhaitait pas signer le traité (tous les pays en Europe ne sont pas d'accord avec cette position française) : "On se méfie des paroles, il y en a tellement eu de pas respectées…"
Un blocage est prévu lundi 18 novembre 2024 au pont de l'Europe à Laval.
"On vise ce pont car il a un nom qui renvoie à l'Union européenne. On distribuera des tracts. Le but n'est pas de gêner car à Laval il y a d'autres ponts à utiliser, mais de sensibiliser."
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