Le ton est ferme mais l'ambiance reste calme. Ce vendredi matin, les syndicats agricoles JA 53 et FDSEA 53 se sont mobilisés devant le Lidl de Château-Gontier pour dénoncer la vente du lait à un prix qu'ils jugent illégal et intenable économiquement.
"Quand c'est nous qui ne respectons pas la loi, on nous le fait comprendre rapidement"
En ligne de mire : le prix affiché en rayon pour une brique de lait, à 0,92 centime. " On vend à perte, ça ne peut plus durer ", s'insurgent les producteurs. D'après eux, le coût de revient réel d'un litre de lait est d'environ 0,54 €, un chiffre qui rend toute commercialisation sous la barre des 1 € déficitaire.
Les agriculteurs s'appuient également sur la législation en vigueur, rappelée sur le site officiel du ministère de l'Agriculture : " Lorsqu'une enseigne achète un produit 1 €, elle doit le revendre au minimum 1 € en rayon. Une fois la loi entrée en vigueur, ce même produit ne pourra être revendu à moins de 1,10 €. " Pour les syndicats, la situation actuelle constitue une violation de cette règle.
"?À chaque centime perdu sur une brique de lait, c'est le revenu de toute une filière qui trinque. Face à cette provocation, nous exigeons le retour immédiat à un prix équitable minimum d'1?€ la brique de lait.?" - cm
" Quand c'est nous qui ne respectons pas la loi, on nous le fait comprendre rapidement. Là, c'est comme si certains étaient au-dessus des lois ", s'indigne Jérôme Landais, éleveur laitier et céréalier à Saint-Denis-d'Anjou, membre de la FDSEA. Durant cette intervention, les représentants syndicaux ont pu échanger avec le responsable du magasin Lidl. Celui-ci leur a expliqué que les prix en rayon ne sont pas décidés localement, mais définis au niveau national ou automatisés via un système centralisé. " Du temps de Michel Biero, on avait un interlocuteur. Il prenait le temps d'échanger avec nous. Aujourd'hui, c'est le silence ", explique Guillaume Bellet, secrétaire général des JA en Mayenne. " Cette action est un avertissement. Si rien ne change, on reviendra plus nombreux et plus déterminés. " Dans un communiqué envoyé deux jours plus tôt, les syndicats sont clairs : " À chaque centime perdu sur une brique de lait, c'est le revenu de toute une filière qui trinque. Face à cette provocation, nous exigeons le retour immédiat à un prix équitable minimum d'1 € la brique de lait. "
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