Le 24 mai 1896, une foule énorme se presse auprès du palais de justice d'Angers. Jouneau, qui a confessé avoir commis le meurtre du petit Persigan, arrive sans émotion, contrairement à sa femme qui paraît, elle, très attristée.
Lors du procès, on en apprend plus sur l'homme. Il est originaire des Deux-Sèvres, a exercé dans plusieurs corps de métiers avant de s'installer comme peintre à Chatelais. Ce père de six enfants a aussi un côté sombre. Reconnu pour être alcoolique, il a déjà effectué des séjours en prison pour vols. Ses proches le définissent comme " un magouilleur " mais certainement pas un tueur ! À la barre, Jouneau change de stratégie de défense afin de pouvoir sauver sa tête et évoque seulement être venu pour voler et non pour tuer. Quand l'avocat de la défense parle de son client, il insiste sur le fait que ce dernier avait besoin d'argent, il venait pour des francs ! Selon son avocat maître Bernard, le fait qu'il soit venu pour voler annule la préméditation du meurtre. Jouneau ne peut pas être condamné à mort.
L'espoir de passer entre les mailles du filet
Ensuite, il supplie les jurés de faire preuve de clémence, car l'homme, bien que fautif, est père de six enfants et que ces derniers ne méritent pas de voir mourir leur père. Durant la défense de son avocat, Jouneau n'a fait que pleurer, se montrant plus humain.
Après délibération, l'accusé est condamné à la peine de mort par guillotine sur la place publique d'Angers. Mais tout n'est pas encore perdu. Depuis 1877, aucune personne n'a été guillotinée, ce qui laisse un mince espoir à Jouneau de se pourvoir en cassation ou d'obtenir une grâce présidentielle. En vain : malgré les efforts de son avocat, les demandes seront refusées et Jouneau a été exécuté le 7 juillet 1896 (voir les épisodes précédents dans les éditions du 16 et du 23 mai 2025).
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