Le 20 janvier 2025, une femme a porté plainte envers son ex-compagnon. Elle l'accusait de violences sur plusieurs années, entre juin 2019 et novembre 2024. Le prévenu comparaissait devant le tribunal d'Angers, vendredi 27 juin.
"J'ai l'impression d'être son objet "
Les violences auraient commencé dès le début de la relation, installant un climat de peur chez la jeune femme. Son copain lui interdit les réseaux sociaux, de boire un verre en terrasse avec ses amis. Elle déclare : "J'ai l'impression d'être son objet."
La jeune femme dénonce aussi des menaces de mort et des violences sexuelles : " Je n'ose pas refuser", déclare-t-elle.
Lors de la dernière altercation du couple, domicilié dans le Segréen, la femme aurait reçu quatre ou cinq coups de poing, avant qu'elle fasse une crise de panique et que l'homme quitte les lieux.
Une anxiété importante
Aujourd'hui elle a peur, se sent stressée, fatiguée, développe une anxiété importante et une hypervigilance. Les gendarmes vont d'ailleurs constater que la jeune femme est craintive quand elle porte plainte, se retournant pour voir si le prévenu n'est pas derrière elle.
À la barre, le prévenu conteste tout : "Je n'ai jamais levé la main sur elle, c'est juste une personne angoissée de nature."
Quand la présidente lui demande pourquoi toutes les personnes, même celles qui ne le connaissent pas, disent que la victime est effrayée par son conjoint, l'homme ne répond pas. La présidente insiste : " Et d'où viennent les rougeurs qu'elle avait sur le corps ? " Le prévenu rétorque : "Elle avait l'habitude de prendre des bains très chauds."
Le contrôle que l'homme exerce sur sa femme a aussi fait l'objet de débats. La présidente questionne le prévenu sur ce point : " Avez-vous le droit de contrôler ses tenues ? " L'homme rétorque que, dans sa religion, les femmes ne peuvent pas porter de minijupe.
Un stratagème pour obtenir la garde de l'enfant en commun
C'est au tour de la victime de venir à la barre, elle est tremblante et peine à s'exprimer : " J'ai toujours peur de lui, peur qu'il me tue, je n'en peux plus." Pour la partie civile ainsi que la procureure de la République, le constat est le même, le prévenu a un profil extrêmement inquiétant, il n'a aucune remise en question sur ses agissements et veut encore contrôler son ex-conjointe.
Pour la défense, c'est un stratagème pour obtenir la garde de leur enfant et renvoyer l'homme dans son pays d'origine. De plus, selon l'avocate, il n'y a aucune preuve hormis les rougeurs de madame.
L'homme est finalement condamné à deux ans de prison avec sursis plus une amende. Il devra faire un stage de lutte contre les violences conjugales et a interdiction de rentrer en contact avec son ex-femme.
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