Peu d'eau de pluie et le mercure qui monte. Il n'en faut pas plus pour que les plans d'eau du département ne deviennent les hôtes des cyanobactéries, ces micro-organismes qui produisent "de grandes quantités de toxines pouvant provoquer des troubles de la santé". La rivière n'est pas non plus épargnée avec ses eaux stagnantes, au point que les concentrations élevées détectées peuvent conduire "à l'interdiction totale des activités nautiques". Dangereuses pour les hommes, en particulier les enfants, tout autant que pour les chiens, les cyanobactéries provoquent irritations, maux de tête, vomissements, nausées, diarrhées.
"La baignade est strictement interdite dans la rivière Mayenne"
"La baignade dans la rivière Mayenne est strictement interdite", martèle le cabinet de Marie-Aimée Gaspari, préfète de la Mayenne jusqu'à la fin du mois. Les pêcheurs sont fortement incités à ne pas consommer le poisson capturé dans les secteurs où sont présentes les bactéries.
Le contact avec l'eau implique de soigneusement se laver et de consulter un médecin en cas d'apparition de symptômes suspects. Si un animal se baigne et qu'il tremble, perd l'équilibre, semble anxieux ou bave, il faut contacter un vétérinaire. Pour signaler le développement de cyanobactéries, la préfecture de la Mayenne encourage les habitants à écrire à l'adresse ddt-secheresse@mayenne.gouv.fr. Les plaisanciers qui veulent se rendre sur un lieu autorisé à la baignade doivent également correctement s'informer sur le site internet dudit lieu.
L'interdiction de baignade est la règle
En se baladant sur le chemin de halage, il n'est pas rare de voir quelques enfants se jeter dans les eaux de la Mayenne. "Depuis le 9 février 2017, un arrêté préfectoral interdépartemental (Mayenne, Sarthe et Maine-et-Loire) interdit la baignade sur l'ensemble du domaine fluvial, dans son lit naturel et dans les canaux, à l'exception des sites de baignade faisant l'objet d'une réglementation municipale particulière ou dans le cadre de manifestations sportives expressément autorisées par arrêté préfectoral, ou de manœuvres et d'exercices militaires", précise la préfecture de la Mayenne.
La raison est avant tout sécuritaire. La rivière contient des obstacles au fond de l'eau, parfois non visibles, comme des troncs d'arbres ou des blocs de béton charriés après les fortes pluies. "Ces obstacles constituent un réel danger, continue la préfecture. De plus, la navigation fluviale est très fréquente en période estivale." Le risque bactériologique vient s'ajouter à ce risque physique. "Les zones naturelles présentent des agents dangereux, notamment les micro-organismes aquatiques tels que virus, algues et parasites, responsables de pathologies diverses. On peut souffrir de troubles gastro-intestinaux ou respiratoires, cutanéomuqueux, voire neurologiques en cas d'exposition à un risque chimique, comme la contamination accidentelle de l'eau de la rivière par exemple."
La surveillance est assurée par les collectivités qui préfèrent adopter une logique de prévention et d'information du public plutôt que de sanction.
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