Coorganisé par la Ciap (coopérative d'installation en agriculture paysanne) et le GAL Sud-Mayenne (groupement d'actions sociales), avec la participation de l'Adearm (Association de développement de l'emploi agricole et rural en Mayenne), le camp Alterfixe a visée à mettre en relation les cédants et les porteurs de projets. Le défi est important : "Il y a trois départs pour deux installations, dont 70 % sont non issues du milieu agricole. 50 % des agriculteurs prendront leur retraite d'ici dix ans", déclare Laure Beauffigeau, responsable du service énergie climat du GAL Sud-Mayenne.
Au programme du 10 au 12 octobre 2025 : visites de fermes, ateliers thématiques (foncier, financement, ancrage territorial...), soirées festives et d'interconnaissance, table ronde sur la diversification agricole, randonnée et atelier bilan.
Bien s'informer
Samedi matin à la MFR L'Hippodrome, l'atelier sur les modalités de financement a réuni une vingtaine de porteurs de projet ; un atelier animé par Maëlle Guillet, coprésidente de la Ciap, jeune agricultrice à Craon (Mayenne). Avant d'aller voir la banque, le porteur de projet monte son plan entreprise (budget, coûts, rendement) sur quatre ans. "Le même travail est à faire pour la trésorerie, précise Laure Beauffigeau. Il faut se poser les bonnes questions : ai-je besoin d'un prêt ou les ventes suffiront-elles ? Y a-t-il nécessité d'un renfort de salarié ? Ensuite, vente directe ou filière longue (coopératives, restaurants, Amap...) ? Est-ce que je transforme ou pas mes produits ?" La vente directe n'est pas extensible, "il est conseillé de diversifier les débouchés". Après tout ça, on peut aller voir la banque, sauf si on a les fonds. Des aides existent pour les porteurs de projet âgés de moins de 40 ans. "Il faut faire les demandes à la chambre d'agriculture, sur le portail des aides de la Région, auprès du FAEDER pour les laboratoires de transformation, rénovation de bâtiment vieillissant, achat de matériel. La PAC octroie une aide aux 50 premiers hectares, ou dans le cadre de mesures agroenvironnementales et climatiques." Pour couronner le tout, les énergies renouvelables s'immiscent parfois, "car c'est beaucoup plus rentable de mettre des ombrières que d'exploiter des surfaces agricoles aujourd'hui".
Multi-casquette
En résumé, aujourd'hui l'agriculteur est à la fois éleveur, producteur, bricoleur, commercial, comptable, élu syndiqué... "On est multi-casquette. Quand on est porteur de projet, la montagne peut paraître haute." L'agriculteur, qui plus est, ne doit pas sous-estimer les impacts du réchauffement climatique. Les défis à relever sont nombreux.
Contact Tél. 07.82.73.49.09. ciap.mayenne.eta@gmail.com.
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