Dans notre édition du 22 août 2014, nous évoquions le parcours de Paul Duchesne. Réquisitionné le 14 décembre 1942, à 20 ans, dans le cadre du service du travail obligatoire, le Coudréen partait pour Auschwitz, loin d’imaginer ce que représentait alors le nom de ce camp d’extermination proche de celui des Français.
Exposée au
baraquement en 1944
En janvier 1945, devant l’avancée des troupes russes, les Allemands évacuent les camps. Les requis partent à pied. Après quelques mois passés en Tchécoslovaquie, le 8 mai 1945, les Français rencontrent les Russes et enfin, les Américains qui les prennent en charge à Longuyon (Moselle). Le 24 juin 1945, après deux années et demie d’absence, Paul est de retour à Coudray et retrouve Suzette.
à la suite d’une blessure à un pied, Paul doit rester dans la chambrée. En novembre, dans les baraques, les camarades décident de créer une crèche. Lorsqu’il se met à l’œuvre, il ne pensait pas que ses figurines survivraient aux difficiles conditions vécues avant son retour en Mayenne. « D’après mes souvenirs, il avait commencé à faire le bœuf avec du bois. étant perfectionniste, il a vite estimé que ce serait trop long », se souvient Guy Duchesne, son fils aîné. Il trouve alors une sorte de carton léger. Après avoir dessiné les personnages, il les découpe et trouve le nécessaire pour les peindre. « Le 10 décembre 1944, je peins la crèche et la vache. Je dessine les mages, le nouveau-né », écrit-il dans son carnet. Le 23 décembre, c’est la visite des crèches au bloc III. « La crèche sera exposée devant tous les camarades du camp ». Ensuite, Paul a monté sa crèche tous les ans pour ses enfants. Avant Noël, les familles alors priaient le soir devant la crèche illuminée par des bougies que les enfants soufflaient à tour de rôle. « Le petit Jésus était posé le jour de Noël entre Joseph et Marie, devant le bœuf et l’âne », se souvient Suzette, son épouse.
La suite de son histoire dans notre édition du 22 décembre.
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