Comment détecter et prendre en charge une personne victime de violences conjugales ? A Château-Gontier-sur-Mayenne, une réunion était organisée, jeudi 23 janvier 2020, pour évoquer cette question.
Autour de la table, des représentants de plusieurs institutions du sud du département de la Mayenne (gendarmerie, assistantes sociales, animateurs de mission locale, agents de la Caisse d'allocations familiales...) étaient réunis sous l'égide du Centre d'information sur les droits des femmes et de la famille de la Mayenne (CIDFF). Ces professionnels venaient de Château-Gontier, Grez-en-Bouère, Craon, du Lion-d'Angers...
L'Association départementale d'aide aux victimes d'infractions pénales de la Mayenne était, aussi, représentée.
"Mobiliser davantage la société"
Stéphane Laure, déléguée départementale aux droits des femmes et à l'égalité, représentait l'Etat autour de cette table. Elle a expliqué :
"Le gouvernement a souhaité mobiliser davantage la société sur les violences conjugales. L'Etat a signé des contrats locaux. Il y en a cinq en Mayenne. L'idée est de nouer un partenariat avec les territoires qui sont dotés d'un Comité local de prévention de la délinquance, comme c'est le cas pour le pays de Château-Gontier"
Cette réunion était un premier "module de formation" pour chercher, comme l'a précisé Stéphane Laure, à "mieux détecter les violences" en formant les professionnels. Des modules de formations seront proposés dans tout le département de la Mayenne.
La première journée de formation portait sur "les femmes qui ne s'identifient pas comme victimes de violences". Le but : détecter ces situations et donner aux professionnels qui seront en face les bonnes adresses pour guider ces victimes.
Mayanne Roquette, directrice du CIDFF et juriste, confiait :
"Très souvent, chez les femmes ou les hommes qui viennent nous voir, les violences conjugales sont posées derrière un autre sujet. Deux tiers des victimes n'ont pas reçu de coups mais sont victimes de dénigrement, de rabaissement. Nous rencontrons aussi des femmes victimes de harcèlement"
L'importance de l'hébergement d'urgence
Parmi l'éventail des réponses que la société peut apporter pour aider une victime de ce type de violences à sortir de la situation qu'elle subit, la question d'un logement d'urgence, qui permet de s'éloigner matériellement d'un conjoint violent, est essentielle.
Bruno Hérissé, vice président en charge des solidarité à la communauté de communes du pays de Château-Gontier, dit en avoir pleinement conscience :
"On a créé un logement à Château-Gontier pour les personnes victimes de violences intrafamiliales. Là, avant la fin de ce mandat, j'espère en créer un deuxième".
En 2019, le CIDFF de la Mayenne a reçu 211 personnes victimes de violences conjugales.
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