Elle n'en a pas l'air comme cela, sans doute parce qu'elle a toujours conservé son sourire - « C'est ce qui m'a sauvée », confie-t-elle. Mais à l'évocation de ses souvenirs tragiques, la larme à l'oeil n'est pas loin. Car Madeleine Léon est une femme meurtrie dans sa chair et les bleus à l'âme restent indélébiles. « On n'évacue pas ; cela revient à la charge la nuit », déclare-t-elle.
À cette époque, en 1944, elle vivait depuis six ans à Angers. Après une enfance heureuse à Château-Gontier où elle est née, elle a rejoint à 17 ans son frère à Angers. « À la mort de papa, il a fallu chercher du travail. » La Seconde Guerre mondiale éclate. Fait prisonnier par les Allemands, son frère est envoyé dans un camp. Elle ne le reverra jamais. « Le jour de la Libération, ils l'ont tué. Je n'ai jamais compris pourquoi. Je l'aimais beaucoup tout comme ma soeur qui est morte trop tôt. »
lire l'article dans l'édition du 13 juin 2014
Château-Gontier-sur-Mayenne. Libération : le 14 juin 1944 elle est mitraillée par deux avions alliés : Madeleine Léon : « Nous autres, les victimes civiles, avons été oubliées »
Actualités. La vie de Madeleine Léon bascule le 14 juin 1944. Il y a 70 ans. Alors âgée de 23 ans, sa jeunesse est fauchée par deux avions des alliés qui ont mitraillé le véhicule dans lequel elle se trouvait, en route vers Chemazé.
Publié le
13/06/2014 à 08h30 - Par Mauny Audrey
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