Une femme âgée de 77 ans comparaissait, jeudi 25 septembre, devant le tribunal correctionnel de Laval. Elle était poursuivie pour "abus frauduleux de l'ignorance ou de la faiblesse d'une personne vulnérable pour la conduire à un acte ou à une abstention préjudiciable". Les juges ont préféré mettre leur décision en délibéré.
L'affaire trouve son origine dans un remariage à Renazé. Un ancien médecin, veuf, épouse une femme qu'il connaissait par son activité professionnelle. Au départ, les enfants du médecin accueillent favorablement cette union.
Des décisions financières inquiétantes pour les enfants
Entre 2004 et 2013, année du décès du médecin, son état de santé se dégrade et ses décisions financières inquiètent sa famille. Les époux modifient leur régime matrimonial, créent une SCI intégrant les biens du médecin et ceux, plus modestes, de son épouse. Le médecin abandonne la "récompense" due dans la société, consent une donation de tous ses biens à sa compagne et souscrit une assurance vie à son profit ou, à défaut, des enfants de l'épouse.
La prévenue explique que son mari souhaitait "la mettre à l'abri après sa mort"
Les magistrats doivent établir si le médecin avait pleine conscience de ses actes, si la prévenue connaissait son état et si les décisions prises lui ont été préjudiciables. Un rapport d'expertise relève des troubles cognitifs, tandis que l'épouse assure le contraire.
La prévenue explique que son mari souhaitait "la mettre à l'abri après sa mort" pour la remercier de ses soins quotidiens. L'avocate des trois enfants rappelle l'attente longue de neuf ans et souligne la disparition de "650 000 euros", précisant que la fortune provenait essentiellement du premier mariage du médecin. Le parquet retient la culpabilité de la septuagénaire et requiert six mois de prison avec sursis.
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