Environ 20 adhérents avaient répondu à l'invitation de l'association Entre Taude et Bellebranche, fin septembre. "Ça traduit ce qu'est l'association en dehors des grosses crises, explique Benoît Marichal, le président, rencontré quelques jours plus tard. Quand ce sont des projets qui sont moins invasifs pour les gens, qui les touchent moins, on voit que l'on retourne sur un noyau de gens qui sont plus militants."
Installation de panneaux pour la fin d'année
L'association est revenue sur les actions menées entre 2024 et 2025, telles qu'un projet nature avec les écoles de Saint-Brice et Bouère qui se conclura par la labellisation d'un chemin de nature entre les deux communes. "On a financé des interventions sur ces écoles à hauteur de 1 500€ cette année. Les classes vont rentrer dans la phase finale du projet, soit fabriquer, à partir des observations faites durant les interventions, des panneaux pour mettre en valeur ce chemin."
L'installation de ces panneaux est prévue pour la fin d'année. "Les mairies se sont un peu approprié le projet et il va y avoir la réouverture d'un chemin qui était totalement broussaillé au lieu-dit La Grande Lande à Bouère, en novembre, décembre. Ça peut devenir une vraie voie douce pour des familles à vélo ou à pied, pour aller à Saint-Brice."
Plantation d'une haie de 300 m
Autre action menée entre 2024 et 2025, la plantation d'une haie de 300 m sur le sentier de l'abbaye de Bellebranche (Saint-Brice). "On doit faire les travaux de préparation de sol pendant les vacances de la Toussaint. La plantation est prévue en novembre. On aura une trentaine d'espèces différentes."
Autre action, une déposition à l'enquête publique sur des échanges et ventes de chemin à Bouère. "On avait déposé favorablement pour 3 et défavorablement pour 1, s'il n'y avait pas de plantation de haie le long de ce chemin. Le commissaire-enquêteur nous avait suivis et avait demandé qu'il y ait cette plantation de haie."
Le suivi des usines Seveso
Enfin, les membres de l'association ont fait un point sur le suivi des usines Seveso du secteur, soit Brentag et Aprochim. "Pour Brentag, on attend toujours des mesures de la pollution dans les terres à la suite d'une demande de la Dreal. En effet, il y avait eu des fuites détectées dans le bassin de rétention. La demande date de 2024 et on attend toujours."
Concernant Aprochim : "Il n'y a pas de pollution détectée dans les prés depuis 2020. On sait qu'ils vont arrêter les transformations polluées au PCB sauf celles inférieures à 50 ppm. Ça pose la question de l'avenir d'Aprochim."
Toujours selon Benoît Marichal, les deux entreprises "ont demandé à la préfecture pour que leur niveau de Seveso (seuil haut) soit rabaissé". "On est résolument contre car, pour nous, le plan de surveillance d'Aprochim est vital et on ne veut pas qu'un changement de seuil soit un argument pour, derrière, détricoter le plan de surveillance."
Bureau inchangé
Les adhérents présents ont ensuite réélu le conseil d'administration sortant et Sophie Rezé, qui, après avoir rejoint l'association pour suivre le projet agrivoltaïque à Bouère au lieu-dit Bel-Air, a souhaité continuer avec Entre Taude et Bellebranche, comme administratrice.
Le bureau est lui aussi inchangé : Benoît Marichal, président, Isabelle Dreyfus, secrétaire, et Jérôme Cartier, trésorier.
S'en est suivi un débat sur l'agrivoltaïsme animé par Valérian Poyau de France nature environnement Pays de la Loire, car le secteur de Bouère, Saint-Brice et Grez-en-Bouère est concerné par de nombreux projets.
Après ce débat, ETB a fait le point sur les différents projets agrivoltaïques sur le territoire. "Il y avait un projet d'un peu plus de 30 hectares dans les tuyaux à Grez-en-Bouère. Aujourd'hui, il est à l'arrêt car la CDPENAF (Commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers) a refusé le projet, notamment pour un taux de couverture en panneaux qui est trop important."
Deux projets inquiètent
Concernant celui porté par la société TSE au lieu-dit Bel-Air à Bouère, le permis de construire a été validé par la CDPENAF et la préfecture.
"L'association a donc porté tous ses efforts à accompagner les riverains et les agriculteurs. Dans ce cadre, nous avons obtenu la réalisation d'un point zéro sur l'état sanitaire des cheptels, une étude sur les courants perdus menée par un géobiologue (Seenovia) et surtout la plantation de près d'un kilomètre de haies supplémentaire pour mieux masquer le parc solaire."
Deux autres projets agrivoltaïques en phase de développement ont aussi été évoqués.
31 hectares
Le premier, qui serait porté par Neoen, s'étendrait sur plus de 31 hectares. "Des études sont en cours. Il n'y a encore aucune réunion publique, on a peu d'information. Mais on sait qu'il englobe des habitations. Pour nous, c'est inconcevable que des gens aient autant de nuisances". Le président pointe aussi du doigt sa proximité avec le projet de TSE et craint à l'avenir "un problème de responsabilité juridique intriquée". "Quand vous avez deux projets identiques, s'il y a des problèmes de santé sur les élevages, qui appelle-t-on ?"
Il parle de "projet alibi", de par l'implantation de moutons et l'installation de panneaux fixes (et non mobiles). Le second projet (Les Lamberdières-Montgazon) prévoirait un nombre de tables de 707 (24 panneaux par table) et serait sur 11,59 ha (surface clôturée). "L'enquête publique est prévue en fin d'année 2026." Face à ces deux autres projets en phase de développement à Bouère, représentant près de 45 ha à eux deux, ETB considère qu'entre le projet de TSE et le parc éolien sur le Pays de Château-Gontier comprenant dix éoliennes dont cinq qui seront installées fin 2025 à Bouère et Saint-Denis-d'Anjou, "la commune produira à elle seule plus que les besoins de la Communauté de communes de Meslay-Grez. L'effort et les nuisances devant être partagés, Entre Taude et Bellebranche ne soutiendra pas ces deux projets".
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