« Franchement je suis écœurée, j’en ai marre et personne ne fait rien ! » lâche Christine Garot. Cette habitante de La Rouaudière, ancienne conseillère municipale, ne sait plus que faire pour régler son problème de voisinage. La maison à côté de chez elle appartient à des Anglais. « Mais ils ne l’ont jamais habitée. Ils vivent en Angleterre. à un moment donné ils l’ont louée, mais depuis deux ans, rien et personne ne s’occupe de son entretien. »
Résultat, « c’est nous qui devons aller de l’autre côté tondre, traiter pour éviter la prolifération des mauvaises herbes qui grainent chez nous et nous envahissent, consolider la clôture, mettre des tasseaux pour faire tenir leur abri de jardin, et dernièrement couper l’énorme branche de l’un de leurs arbres qui est venue s’écraser sur la clôture mitoyenne.»
Et de continuer : « Des fois on fait même appel à un ami qui a du plus gros matériel pour nous aider à entretenir » gratuitement ce terrain qui n’est pas à eux.
Des vipères arrivent chez eux
Christine Garot a tenté de prendre contact avec les propriétaires, en vain. La mairie n’y arrivant pas, « alors j’ai essayé de passer par l’agence immobilière de Pouancé qui s’occupait un temps de sa location, mais pareil, on ne me donne aucune information (Depuis elle a fermé, NDLR). »
Le couple avec enfants ne supporte plus la situation sachant que leur jardin donne directement sur la maison et le jardin des Anglais. « Quand on reçoit du monde, on a honte. C’est tellement devenu n’importe quoi que des vipères ont fait leur apparition. On les voit dans notre jardin maintenant. Quand je reçois mes neveux et nièces on n’est pas vraiment tranquille. » Christine et son mari en ont assez d’entretenir un terrain qui n’est pas à eux. Ils cherchent une solution face à ces propriétaires qui ont filé... à l’anglaise.
La réponse du maire
Contacté, le maire Philippe Heuzé indique que la municipalité essaie de trouver les coordonnées des Anglais. « Mais c’est compliqué, ils partent mais ne laissent pas d’adresse... » Le maire fait part de sa bonne volonté : « Nous sommes en train d’essayer de trouver les coordonnées des voisins de Mme Garot, » indique-t-il.
L’édile explique qu’un deuxième cas existe dans la commune. « D’autres Anglais laissent à l’abandon une bâtisse avec une fermette mitoyenne. Le mur souffre d’infiltration. Nous avons écrit aux propriétaires via les adresses inscrites sur les factures EDF, mais aucune réponse ! Le voisin a donc dû déposer une main courante à la gendarmerie pour qu’une procédure au tribunal soit lancée. »
Philippe Heuzé signale qu’il a pris contact avec l’association des maires de France, « et la juriste m’a expliqué que beaucoup de communes du nord ouest mayennais notamment étaient aussi confrontées à ces soucis et que c’est très compliqué de reprendre contact avec les propriétaires indélicats anglais ».
Et de poursuivre : « Le champ d’action de la municipalité dans ce genre de dossiers est restreint car hormis un danger créé par l’état d’abandon, nous ne pouvons pas beaucoup intervenir si ce n’est d’essayer de contacter les propriétaires pour régler les problèmes, ce que nous tentons de faire. »
Et de conclure : « Nous sommes prêts à prendre en charge des travaux à condition bien évidemment d’avoir l’adresse des propriétaires pour nous faire rembourser car ce n’est pas à la collectivité de payer non plus. »
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