Ils sont trois prêtres indiens en Mayenne à aider les prêtres locaux. Un symbole des difficultés de trouver des prêtres. En 1957, la Mayenne comptait près de 400 prêtres. Il ne sont plus que 105 ou 106, dont l’évêque. Soixante-dix-huit sont en service dans le diocèse, les autres sont dans d’autres diocèses ou membres de communautés religieuses. Dans les 78, 35 ont plus de 85 ans, 24 ont de 70 à 85 ans, 19 ont de 30 à 70 ans.
C’est dans ce contexte que Thomas Manianchira est arrivé dans la paroisse Saint-Clément du Craonnais. Ce prêtre de 41 ans est originaire de l’état de Kerala, dans le sud-ouest de l’Inde.
Thomas Manianchira est le fils d’agriculteurs spécialisés dans la production de caoutchouc. Il a un frère et trois sœurs restés au pays. Il est arrivé en France, il y a sept ans. Il a intégré la paroisse de Saint-Melaine en Val-de-Jouanne (Bonchamp, Argentré, Louverné...) Un vrai défi. « Je ne savais pas parler un mot de français ! Cela a été très compliqué au début », reconnaît-il. Alors, il s’inscrit à l’université d’Angers pour apprendre en quatre mois le français.
Quinze ans d’expérience entre l’Inde et la France
Thomas Manianchira est rentré au séminaire à l’âge de 15 ans. Après onze ans de préparation, il devient prêtre à 26 ans. « J’ai été formé selon les rites orientaux. C’est un peu différent car selon ce rite on est face au peuple au début et on se retourne ensuite vers l’autel. De plus, les cérémonies sont plus longues car l’on chante beaucoup plus. Nous sommes aussi vêtus de chasubles multicolores. »
Autre grande différence qu’il l’a marqué en arrivant en France : la famille. « Chez nous en Inde, quand on dit famille, ce sont les parents, enfants grands-parents et petits-enfants sous le même toit. Alors quand on se balade dans la rue et que l’on veut voir une famille, on trouve toujours quelqu’un. En France, il faut prendre rendez-vous ! »
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.