Sa passion des chevaux de course lui vient de sa famille : «Mon oncle, Jean-Claude Fouin était jockey chez l’entraîneur Gérard Margogne et mon père m’emmenait très souvent aux courses.»
Passionné, il décide d’y associer son travail et c’est à l’âge de 15 ans qu’il débutera comme apprenti lad-jockey chez André Fabre, l’un des plus gros palmarès du globe. Pour preuve, il a remporté le Prix de l’Arc de Triomphe, la plus grande course de galop du programme français, à sept reprises.
«Je ne pensais pas rester si longtemps»
Fidèle à l’entraîneur parisien pendant un peu plus de dix ans, il s’envolera pour le Japon ensuite : «J’ai rencontré ma femme à Chantilly. Japonaise, elle prenait des cours de Français. Son visa terminé, elle devait rentrer au Japon. Je l’ai suivie.»
Un changement radical pour celui qui a dû apprendre la langue japonaise. «Au départ, je ne pensais pas rester si longtemps, mais au final je ne suis rentré qu’au bout de huit ans», explique le Combréen qui, à son arrivée au Japon, a poursuivi sa carrière de cavalier d’entraînement dans ce pays où «les courses sont plus populaires et où l’on compte plus de fans».
De retour en France, il aide son cousin, Sylvain Guillot, qui avait décidé de s’installer comme entraîneur de chevaux de course. Sylvain Guillot, pour l’anecdote, est marié à une sœur de Yannick Fouin, entraîneur également, originaire de Maine-et-Loire.
Après avoir aidé son cousin, Olivier Pellier est retourné chez André Fabre, mais une écurie japonaise souhaitait le faire revenir : «On m’a appelé pour un poste de responsable de barns.»
«Le cheval saignait, j’ai voulu le soulager»
C’est ainsi que le destin de ce cavalier d’entraînement va changer. «Je m’occupais d’un cheval compliqué. Il partait tout le temps sur la droite. C’était bizarre. Un jour, il saignait de la bouche. J’ai demandé au vétérinaire de regarder ses dents. Il avait un spéculum (pour ouvrir la bouche du cheval) et quelques râpes à dents, mais ne connaissait pas trop la dentition», explique Olivier Pellier, avant de poursuivre : «Après le travail, j’ai regardé sur Internet pour essayer de comprendre et soulager l’animal. J’ai utilisé ce que le vétérinaire m’avait laissé et le lendemain, le cheval avait changé. Là, j’ai compris que la dentition était un point très important pour les chevaux.»
Au chevet de plus de 3 000 chevaux
Cet effort n’est pas resté isolé, bien au contraire : «Je faisais des soins à tous mes chevaux et le vétérinaire me demandait de l’aide par moment. Un jour, il m’a dit d’aller à l’école de dentisterie.» Aimant les chevaux, il n’a pas hésité longtemps : «Je ne me voyais pas rester cavalier d’entraînement jusqu’à 65 ans, l’âge de la retraite au Japon.»
A l’époque, le métier de dentiste équin n’est pas trop développé. Il prend donc la direction de la Belgique et celle de l’école européenne de dentisterie équine. De retour au Japon, il ne tardera pas à être reconnu pour ses soins. La victoire de Vodka, une jument dont il s’est occupé, dans la Japan Cup 2009, la course de plat la plus prestigieuse du Japon, l’aidera beaucoup dans la suite de sa carrière.
Aujourd’hui, ils sont une dizaine de dentistes équins au Japon. A 47 ans, ce papa de deux enfants, permet, chaque année, à plus de 3 000 chevaux de profiter d’une bonne dentition.
Florian Martin
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.