Claude Diot a créé Vertige productions en 1999. « C’était à la suite d’une blague d’une comédienne, Danielle Volle, pour qui je produisais le spectacle Au creux de toi au petit théâtre Jean-Macé à Laval. J’avais alors des petits soucis d’équilibre, et donc je tombais souvent. Alors, en riant très fort, histoire de se payer ma tête, Danielle Volle m’a dit : ‘‘tu n’as qu’à appeler ta boîte vertige-productions’’. J’ai conservé la dénomination. » Claude Diot sortait à l’époque d’une relation amoureuse avec Guy Demaysoncel, le chanteur : « On a vécu dix ans ensemble. On a créé le cirque Reverdy circus, fait tourner le spectacle. Guy à l’Olympia en 1996, c’était quelque chose... » Claude Diot conservera de l’artiste son précieux carnet d’adresses, qui lui permettra de se lancer dans la production et la diffusion de spectacles.
De Jacques Weber à Jean-Louis Bergère
« J’ai proposé à Jacques Weber (l’acteur) de travailler avec moi lorsqu’il était seul en scène. Je l’avais connu à Lyon quand il était directeur du Théâtre du 8e. » Claude Diot le produira aux Nuits de la Mayenne en 2001. Comme la chanteuse Annie Jeanne à Avrillé en 2003. Elle fera la connaissance aussi de Maryvonne Schiltz, la comédienne mayennaise. En 2009, elle fera la promotion d’un opéra-rock Agapanthe. Malheureusement, ce sera un échec pour plein de raisons...
« Par la suite, j’ai continué à vendre (diffuser) des spectacles avec Jacques Weber, éclats de vie, Flaubert, Cyrano. Cela m’a remis en selle mais fini la production ! J’en ai fait autant avec le spectacle De Belle à Barbara de Marie-Paule Belle, qui représente quand même une cinquantaine de dates pour moi. » Entre-temps, Vertige productions était passé sous statut d’auto-entrepreneur. Dernièrement, Claude Diot a diffusé le concert-lecture de l’Angevin Jean-Louis Bergère. C’était à Saint-Michel-de-Feins en février.
En mémoire de Marie Curie
Retraitée, elle en a pas moins conservé son côté fougueux. Quand il y a deux à trois ans, la bibliothèque départementale de prêt en Mayenne a monté une exposition sur la guerre 14/18, « et qu’il n’y avait pas une ligne sur Marie Curie », cela a fait sortir de ses gonds Claude Diot, la féministe. Celle-ci a contacté le musée Curie à Paris qui lui a proposé de prendre l’exposition sur la chimiste physicienne.
La Mickaëlienne (nom des habitants de Saint-Michel-de-Feins) s’est attachée à diffuser l’exposition et à retracer la vie de Marie Curie dans les bibliothèques de campagne (Bierné, Saint-Michel-de-Feins, Coudray) et au lycée Pierre-et-Marie-Curie à Château-Gontier. Elle est comme ça Claude Diot. Il ne faut pas la chercher. Aujourd’hui, elle prépare « une grosse tournée avec Jacques Weber pour le premier semestre 2019 avec le spectacle Hugo au bistrot, une lecture théâtralisée ».
Un passé de journaliste
Originaire de Lyon, Claude Diot quitte rapidement le nid familial à 18 ans avec un diplôme de comptabilité et de dactylographe. Elle travaille huit ans au guichet d’une banque dans le Beaujolais, en parallèle de son activité d’entraîneur breveté en athlétisme. En 1978, elle s’accorde une année sabbatique au Canada en Colombie britannique. « J’ai vécu la mort de Jacques Brel par presse interposée. C’était hallucinant, on ne parlait que de lui. » Claude Diot visite Vancouver, Montréal, travaille dans un ranch...
à son retour en France, elle est embauchée à Villefranche-sur-Saône, comme journaliste vacataire aux sports dans le quotidien Lyon matin, une émanation du Dauphiné libéré. « Le poste avait été proposé à mon cousin entraîneur de l’équipe de football de Villefranche-sur-Saône. N’ayant pas le temps, il a soufflé mon nom. Moi qui en rêvait toute petite, c’était merveilleux, déclare Claude Diot. J’allais dans tous les stades. Je m’amusais comme une folle. Au bout de quatre ans, j’ai demandé à être titularisée. Comme cela m’a été refusé, j’ai postulé à Ouest France ». En 1984, elle est prise en contrat vacance aux sports. « J’étais la première femme journaliste sportive, fruit d’un malentendu avec mon prénom. » Puis, elle assure des remplacements à Laval.
Fin 1985, apprenant le départ d’un journaliste pour le service militaire, elle candidate au Courrier de la Mayenne. « J’ai été embauchée. Là, j’ai fait de tout, toujours partante comme j’étais célibataire. Je suis restée pendant cinq ans. » Entre-temps, elle avait rencontré Guy Demaysoncel. La suite, on la connaît.
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