Le 6 juin 2017, le permis de conduire devient dématérialisé. C’est le début des ennuis pour bon nombre de transporteurs et notamment Estelle Gillois, administratrice de la Fédération nationale des transports routiers des Pays-de-la-Loire (FNTR) et présidente de Transports Gillois : « Entre l’obtention du diplôme et l’arrivée du permis et de la carte de conducteur, il y a trop de délais. » Quatre mois séparent parfois la réussite de l’épreuve pour devenir chauffeur routier et le réel début de l’activité. « Les nouveaux chauffeurs ne peuvent pas gagner leur vie, nourrir leur famille et nous, on a des camions bloqués sur le parking », résume la chef d’entreprise.
La faute à la dématérialisation
Pour devenir chauffeur routier professionnel, il faut 385 heures de formation. Une fois le permis poids lourd en poche, le salarié doit attendre la délivrance par la préfecture de son titre administratif, sésame obligatoire pour prendre le volant d’un 38 tonnes. Avant la réforme de 2017, les routiers récupéraient un titre provisoire le lendemain de l’obtention du permis. Depuis la mise en place de ce plan que l’État appelle “modernisation de l’administration”, tout se fait sur une plateforme en ligne.
Des chauffeurs privés de route
Malgré la vitesse de traitement des ordinateurs, la procédure traîne, et les transporteurs restent sans réponse. « Aujourd’hui, il faut attendre trois voire quatre mois avant d’obtenir son titre professionnel. Et lorsqu’on s’adresse aux services de l’État, seulement si on arrive à contacter quelqu’un, on nous dit que la procédure suit son cours », déplore Estelle Gillois. Les nouveaux chauffeurs restent donc sur les quais et sont rattachés à des missions auxquelles ils n’ont pas vocation.
La FNTR presse donc le gouvernement de trouver une solution à ce problème qui dure depuis un an. Pour eux la solution est simple : recevoir un titre provisoire le lendemain de l’épreuve comme auparavant. Des discussions sont encore en cours, Estelle Gillois espère, elle, que « la situation sera réglée avant la fin de l’année ». Elle doit notamment accueillir un nouveau chauffeur qui attend encore ses papiers dès la rentrée.
Erwan Helleux
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