Inspiré des monastères cisterciens, le monastère Saint-Julien était construit à partir d’un simple carré autour duquel s’ordonnaient quatre bâtiments. Aujourd’hui, seule subsiste la structure extérieure du cloître Saint-Julien. En témoignent l’église accolée à l’hôpital et les murs de la clôture, l’ensemble était ordonné pour faciliter le rôle des sœurs auprès des malades et s’adapter à leur monde de prières.
La règle qui rythmait le temps des religieuses imposait la rupture avec le monde des laïcs. Sœur Madeleine, entrée à Saint-Julien en 1952, a témoigné qu’au début de sa vie religieuse : « Nous n’avions pas le droit de sortir, si ce n’est pour aller voter... » Les visites étaient permises avec l’autorisation de la Mère supérieure.
Le cloître voyait défiler les saisons
Si au premier abord, par son architecture, son ampleur et son mobilier cossu, la maison empruntait les allures d’une demeure aristocratique, elle n’en possédait ni le confort, ni les commodités. Excepté la cuisine et la boulangerie, aucune pièce n’était équipée d’une cheminée. Aucune chambre n’était accompagnée d’un cabinet de toilette. La verdure du gazon du cloître reposait les yeux des religieuses, réjouissait leur cœur et favorisait la méditation.
Les soins des malades ne se faisaient jamais au détriment de leur vie de prière et vice-versa. Le chœur, lieu de prières, était aussi le lieu où s’instaurait la hiérarchie : supérieure, assistante et officière. Placée sous le patronage de Saint-Julien (pour guérir de la folie), la chapelle était conçue pour que de nombreuses personnes puissent assister à la messe. Lieu des repas en silence, le réfectoire était également un lieu de mortification où on y faisait pénitence à genoux. Sœur Myriam écrivait en 1982 : « Leur temps est révolu. »
Pour subvenir à leurs besoins, par nécessité matérielle et humilité, les sœurs étaient toutes astreintes aux travaux manuels. « Autrefois, pendant mes vacances, j’astiquais le parquet du chœur », se souvient sœur Annie rentrée en 1967, à l’âge de 21 ans, alors qu’elle était infirmière à l’hôpital. « On travaillait de jour, comme de nuit. J’aimais mon métier et quand je revenais au cloître, je retrouvais une paix immense. C’était beau. »
Aujourd’hui, le site de Saint-Julien siège du centre hospitalier du Haut-Anjou dispose d’un plateau médico-technique venu s’ajouter en 2008 au bâtiment historique.
Article complet à retrouver dans l'édition du Haut Anjou du 31 août 2018.
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