Jacques Beauvallet, déjà sensibilisé dans sa jeunesse à l’action d’Emmaüs par un ancien chef scout, a rejoint Emmaüs 53 il y a un an et demi, à son départ à la retraite de son travail de commercial de matériels agricoles. «Je voulais tout connaître d’Emmaüs. J’ai donc aidé les équipes de ramassage, de tri...», explique-t-il. Aujourd’hui, il fait partie du bureau et a pris en charge la commission partenariat et relations.
«Beaucoup de personnes pensent connaître Emmaüs mais sans savoir vraiment comment cela fonctionne.» Il rappelle tout d’abord que «nous sommes une association laïque bien que ce soit l’abbé Pierre qui en soit à l’origine, non violente et indépendante. Nous ne touchons rien de l’état, ni des collectivités. Nous ne leur demandons rien d’ailleurs.»
55 compagnons à Villiers-Charlemagne
Emmaus 53 a collecté l’an dernier 1 750 tonnes (déchetteries, à domicile...). «200 tonnes sont perdues, mais le reste est revendu. 15% sont envoyés à des populations de pays dans le besoin.»
Emmaüs 53 ce sont dix salariés pour 45 compagnons accueillis. «Bientôt ils seront 55 car nous agrandissons et rénovons des habitats à Villiers-Charlemagne et nous aurons des logements à Laval.»
Les compagnons «sont des personnes qui ont été déchirées par la vie. Cela peut aller très vite : un divorce, une perte d’emploi...»
à Emmaüs 53, ils retrouvent un havre de paix : un toit, des repas, une assistante sociale, des cours de français... ; et une vie en société. Les compagnons restent le temps qu’ils veulent. «Nous ne mettons jamais un gars à la porte, excepté s’il ne respecte pas les règles. On le loge, on le nourrit et en échange, il travaille et reçoit un peu d’argent. Ils ont le statut très particulier appelé OACAS. C’est-à-dire qu’ils touchent quelques centaines d’euros par mois et nous, nous payons leurs charges sociales à l’Urssaf... sur un demi Smic.»
1,450 M€ de chiffre d’affaires
Les compagnons sont intégrés aux décisions «prises par ce qu’on appelle le trépied. Il est formé des salariés, compagnons et bénévoles.»
Emmaüs 53, c’est 1,450 million de chiffre d’affaires. «On se maintient, mais il ne faut pas fléchir». Emmaüs 53 ne manque pas de projets : l’agrandissement à Villiers-Charlemagne, la création d’un magasin et des logements à Châteaubriant, un autre projet est en gestation à Mayenne et la mise en place au niveau national d’un site de vente en ligne (labelleemmaüs).
«Nous n’avons que trois besoins : que les gens continuent à donner, qu’il y ait toujours des acheteurs qui viennent, et que des bénévoles nous aident.»
La réunion d’Emmaüs 53 à Craon du mercredi 26 septembre, à 20 h 30, à la salle Pantigny (entrée gratuite) a pour but d’expliquer ce qu’est le mouvement. Il sera aussi évoqué l’histoire locale des logements collectifs et pavillons de Craon gérés par l’association Puc-Seal, nés sous l’impulsion de l’abbé Pierre. Seront présents des salariés, des bénévoles et des compagnons. Ils évoqueront leurs histoires et leur quotidien. D’autres réunions sont prévues à Mayenne, Laval, Château-Gontier...
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