En cette période de partage, avant les fêtes de fin d’année, l’activité bat son plein au Secours catholique à Château-Gontier (Mayenne). Maryvonne, une bénévole, confectionne des doudous pour les vendre au marché de Noël.
Au sein de l’association, elle a trouvé une deuxième famille quand elle est tombée au plus bas dans sa vie. Aujourd’hui, cette mamie de quatre petits-enfants donne en retour à ceux qui sont dans le besoin.
L'aînée d'une fratrie
Le parcours de Maryvonne est semé d’embûches. Originaire de Château-Gontier, aînée d’une fratrie de neuf enfants, elle est issue d’une famille modeste : « Mon papa était ouvrier agricole, lorsqu’il est mort, ma mère s’est trouvé un nouveau compagnon. Les relations entre elle et moi ont toujours été compliquées.
A 14 ans, Maryvonne part à Laval en CAP couture. « Je suis devenue par la suite employée de maison, par chance, chez de bonnes personnes. »
Elle reviendra habiter plus tard à Château-Gontier, lorsqu’elle trouve un poste d’ouvrière chez un fabricant de composants électroniques. « Mais avec ma mère, ça n’allait plus. Je suis repartie à Laval. » Elle y rencontre son futur ex-mari ouvrier.
La chute
Entre eux, tout ira bien jusqu’à un terrible accident de voiture. Son mari ne supportera pas son handicap, il sombre dans l’alcool. Il perd son travail, « il est licencié ». « C’est la dégringolade », explique Maryvonne.
La situation devient insupportable. Le couple se séparera en 1998. Le divorce est prononcé en 2001. « J’ai eu du mal à surmonter les difficultés. J’ai dû élever seule ma dernière, qui avait à l’époque dix ans et demi (Maryvonne a un fils et deux filles, NDLR). J’ai dû vendre la voiture. »
La santé en a pris un coup. « J’étais en invalidité sans travail. Et je n’avais alors aucun soutien, ma mère ne m’a jamais aidée. Quand je la croisais dans la rue, elle m’adressait un “bonjour madame”. Quand il faut tout gérer, c’est très dur », avoue Maryvonne, obligée d’aller aux Restos du cœur.
S’en sortir
A partir de 2005, elle frappe à la porte du Secours catholique. Bien lui en a pris. « Le mardi après-midi aux ateliers au presbytère Saint-Jean, j’ai retrouvé une vie sociale. J’ai été accompagnée par des gens très gentils, qui m’ont écoutée », indique Maryvonne, 73 ans.
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Elle s’en est sortie. « J’ai un logement avec un petit potager. J’arrive à payer ce que je dois. Mes enfants ont tous une situation professionnelle, et j’ai quatre petits-enfants dont la dernière à six mois, une adorable poupée. »
Muée d’une grande générosité, Maryvonne fait partie de l’équipe de bénévoles du Secours catholique. Elle tricote des couvertures pour la communauté d’Emmaüs, des peluches et des doudous au crochet.
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