La communauté de communes du Pays de Craon et la Chambre d’agriculture de la Mayenne organisent une soirée dédiée à la transmission des exploitations agricoles.
La communauté de communes s’était emparée de la question agricole avec une première grande réunion publique (300 personnes étaient venues). Une deuxième a lieu jeudi 19 décembre, à 20 h 30, à la salle du Mûrier de Craon.
« Nous sommes amenés à aménager le territoire, mais pour cela il nous faut essayer de comprendre l’agriculture, son devenir », explique Daniel Gendry, vice-président de la communauté de communes.
Ce deuxième rendez-vous aura pour thème la transmission. Un thème cher à Stephane Guioullier, le président de la chambre d’agriculture.
Nous sommes passés de 200/300 départs à la retraite, à 300/350 actuellement ».
Le problème « c’est que les choses ont changé, les enfants d’agriculteurs ne reprennent pas forcément, et les jeunes de manière générale, ont parfois d’autres envies, quant à ceux qui veulent reprendre, ils ont une autre manière de voir les choses. »
Dépassé par la Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire
Le président de la chambre continue : « On a toujours une centaine d’installations par an, mais on est dépassé aujourd’hui par le département de Loire-Atlantique et de Maine-et-Loire où la périurbanisation nous concurrence. Il s’y développe des nouvelles productions, plus atypiques, davantage de maraîchage, de circuits courts, etc. »
En Mayenne, le tissu est différent avec « toujours notre fort contingent en lait, viande bovine et une grosse montée de la volaille, mais peu d’installations le sont en productions nouvelles. »
Pour les élus et la chambre, il ne faut pas non plus casser l’ADN de ce qui fait le territoire. « L’élevage est important, ce ne sont pas avec les moissonneuses-batteuses l’été, que nos villages vivront et que l’économie tournera », résume Patrick Gaultier, le président du Pays de Craon.
La volonté n’est donc pas de transformer le bocage local en Beauce pour de grandes cultures céréalières.
Comprendre les jeunes grâce à une sociologue spécialisée
Pour aider les transmissions tous s’accordent à dire « qu’il faut essayer de comprendre les jeunes. Comme nous, ils ont la volonté de faire différemment que nos parents. Leur lien au patrimoine est bien moindre pour eux, que pour nous. »
Une sociologue, Bertille Thareau, titulaire en mutations agricoles à l’école supérieure d’agriculture d’Angers, aidera à comprendre ces changements sociologiques.
Elle expliquera le processus de transmission, les leviers à la disposition pour faciliter la transmission, etc.
« Les cédants ont pris davantage conscience de ce problème. Il y a encore quelques années, on avait du mal à remplir un groupe pour préparer leur transmission. Aujourd’hui, on en remplit quatre ou cinq », souligne Stéphane Guioullier.
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