Jean-Pierre Castaldi et Christophe Delire ont accepté un entretien avec le journal le Haut Anjou, mercredi 12 juin au château de La Douve.
Ils y séjournent en répétition d'une nouvelle pièce de théâtre, La Boîte à souvenirs, qu'ils vont jouer du 7 juillet au 25 août en Belgique. La tasse de café apportée par René Walgraffe, le propriétaire du château qui les accueille, sur la terrasse du château, l'entretien peut débuter. Jean-Pierre Castaldi, acteur qui a trouvé son maître au cours Cochet à Paris, apprécie le calme de la demeure.
" Ça nous éloigne des bruits parisiens", avoue-t-il. La pièce qui va naître ici au Bourg-d'Iré raconte " l'envers du décor d'un acteur en fin de parcours". Le décor, c'est celui d'une caravane de laquelle il sort.
"Je raconte ma vie d'artiste. Un peu ce qu'on ne dit pas aux journalistes", commente Jean-Pierre Castaldi. Il y raconte "la misère" plus que "le côté brillant" de l'acteur qu'il est. "Il y a des anecdotes très dures." Jean-Pierre Castaldi ne masque pas les difficultés qu'il a rencontrées "dans sa carrière faite de hauts et de bas ". Et si c'était à refaire ?, interroge-t-on. "Ce n'est pas garanti. Évidemment, aujourd'hui je peux dire que j'y suis arrivé. Combien on est depuis cinquante ans à être resté au bord du chemin ? C'est ce qu'on aborde dans le spectacle. Le pourquoi du comment. J'ai galéré pour deux générations. Ce que j'ai appris avec les grands, leur dominante, c'est leur humilité."
Pour l'accompagner dans cette nouvelle pièce de théâtre, Christophe Delire. Son producteur lui a accordé un partenaire. "Christophe est un huissier qui vient me saisir. Il a des fiches de renseignement sur moi. Il entre dans ma vie grâce à ses notes. Je le rembarre à chaque fois en lui disant que ça ne s'est pas passé comme il le dit."
Christophe Delire, "le clown rouge"
Christophe Delire se définit comme "le clown rouge" dans cette histoire. Artiste touche à tout, il a fait de la radio libre en Belgique. C'est un clown de rue qui fait un peu dans la démesure. Il a rencontré Jean-Pierre Castaldi il y a sept, huit ans.
"Dans ce spectacle, on a le personnage en chair et en os. Ce ne sont pas des fake news ni de l'intelligence artificielle. Dans cette pièce on livre la vérité sur l'acteur. C'est assez exceptionnel de pouvoir jouer avec Jean-Pierre. Il m'a appris énormément de choses."
Ensemble ils ont joué 150 fois "l'histoire du cinéma" et 100 fois "l'histoire de la danse". "Ça a fait un tabac en Belgique", se plaisent-ils à répéter. L'agenda de Jean-Pierre Castaldi est complet pour les deux ans qui viennent.
"Je suis en tournée à partir d'octobre prochain avec Les Grands Ducs de Patrice Leconte, pièce mise en scène par Jean-Luc Moreau, avec entre autres Georges Beller. En septembre 2025, je joue un Feydeau Monsieur chasse, avec Olivier Lejeune, Xavier Viton, Eddie Muller."
"J'ai un âge où je ne peux plus être le flic de 40-50 ans"
L'acteur a délaissé le cinéma et la télé. Après plusieurs Maigret, Commissaire Moulin, Marie Pervenche, et Les Hommes de rose durant une vingtaine d'années, il a tourné la page. "J'ai un âge où je ne peux plus être le flic de 40-50 ans. Je ne peux être qu'un vieux flic." Comme tous les grands acteurs (Piccoli, Bouquet...), il s'est tourné vers le théâtre. "C'est quand même à l'origine ce pour quoi on fait ce métier. Le cinéma c'est un bonus. Il n'y a rien de plus gratifiant que le théâtre pour un acteur. On n'a pas à attendre deux ans la sortie du film pour les critiques ou les non-critiques."
Il veut aussi mettre au-devant de la scène les équipes qui l'ont toujours entouré. " Une fonction essentielle. J'ai un profond respect pour tous les gens du métier. Ce sont eux qui vous donnent le galon de vedette."
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