Le public est arrivé tôt dimanche 11 août à la Fête des battages à Angrie, pour profiter sans doute des dernières bouffées de fraîcheur. Beaucoup sont venus déguster le poulet rôti à la broche accompagné de pommes de terre sautées. Et beaucoup ont pris le chemin du retour juste après le repas de midi. La chaleur écrasante l'a emporté. Certains se sont promis de revenir en soirée pour la guinguette et le concert de l'orchestre Chorus.
À l'heure du défilé des matériels et des travailleurs, la foule habituelle au carrefour central n'était pas au rendez-vous. Pourtant, le défilé valait encore son pesant de souvenirs, avec les vieux tracteurs, les vieilles batteuses, les jeunes en tenue d'époque fiers de participer à cette fête, lancée il y aura 50 ans l'an prochain, et la longue enfilade de voitures anciennes ou de collection, pas mécontentes de quitter le temps du défilé l'aire en plein soleil où elles étaient exposées.
Des bénévoles courageux
La loco à vapeur a laissé encore une fois échapper son sifflement indiquant le démarrage du battage des gerbes de blé. Il fallait une bonne dose de courage aux bénévoles pour rester plusieurs heures en plein soleil sur le gerbier, ou sous le monte-paille pour constituer le pailler.
Du côté de la restauration, on s'est plu, tôt dimanche matin, à acquérir les pots de rillettes, barquettes de rillauds chauds fabrication maison garantie.
Certains ont regretté l'absence de faiseurs de gogues, une charcuterie très locale qui se déguste grillée ou froide. C'était l'apanage d'une équipe de Loiréens qui a jeté l'éponge.
"C'est compliqué de retrouver une équipe qui veuille bien prendre en charge cette fabrication si locale. C'est un travail de longue haleine. Il faut semer les bettes, les entretenir, les arroser, les cueillir et les faire cuire avant le jour de la fête. On ne trouve plus d'équipe pour faire cela", expliquait Joseph Chevallier, tout en brassant son chaudron de rillettes.
Heureusement que les ombrages du parc de La Pentière ont permis de déjeuner à l'ombre et sous une brise légère et rafraîchissante.
Coté animations, certaines familles ont regretté l'absence d'attractions en direction des plus petits, "comme les balades à dos de poneys".
Et chez les inconditionnels des gestes anciens, certains ont déploré "l'absence d'animaux comme les chevaux qui actionnaient le matériel, ou encore plus anciens les paires de bœufs et les attelées d'ânes qui tractaient la charrue". La course cycliste " humoristique ", sur laquelle il était possible de parier, a tenu ses promesses, avec une dizaine de participants courageux qui ont effectué huit tours d'un circuit qui aura permis à tous de rigoler un bon coup.
Les Polichinelles locaux ont apporté leur concours, avec du jonglage, de l'acrobatie... En soirée, Chorus a réveillé les oreilles, et les sensations des amoureux des années 70-80.
La fête a évolué, les travaux de la terre et les animaux ont disparu des programmes.
Mais elle existe encore. C'est à mettre au crédit d'une équipe nouvelle, qui a bien l'intention de se lancer dans une 50e édition, histoire quand même de marquer le coup.
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