Les directeurs successifs du centre Epide de Combrée ont tenu des discours, lors des retrouvailles d'avant déménagement. Alexandra Solazo, directrice actuelle, a déclaré : "Je suis en poste depuis trois ans, pour basculer vers un plus grand centre. On double le nombre de jeunes, les équipes, on est en ville, ce sera plus facile au niveau déplacements, même en emplois." Avant de revenir sur l'histoire de la structure : " Au départ, tous les directeurs de centre étaient militaires, ça a changé en 2015. Il y a encore d'anciens militaires dans l'équipe pour garder cette inspiration militaire, ce serait du folklore de marcher au pas, de faire les cérémonies militaires sans avoir des militaires pour les porter. L'Epide, au niveau des structures d'insertion, il n'y a pas d'équivalent, et il n'y a pas mieux. C'est un très bel outil."
Annick Reto, deuxième directrice de l'Epide, a aussi pris la parole : "Je suis arrivée en septembre 2008, le centre d'Étrelles a fermé et celui de Combrée a été retenu. On s'est battus pour que ça fonctionne, on ne les a pas volés, ces dix-huit ans !" s'est exclamée celle qui a dirigé le centre jusqu'en 2012.
La mise en place d'une pédagogie
" À l'époque, des jeunes dormaient à Noëllet, on faisait la cérémonie des couleurs devant le collège, côté plan d'eau. L'équipe n'était pas encore homogène ; les jeunes étaient complètement coupés de leurs repères, de leur milieu, le centre étant impressionnant. On a mis des bus en place, pour aller les chercher à Angers ou à Nantes. Quand ils ont créé l'Epide, on disait : "On va traverser l'Atlantique, commencez à nager, on vous envoie les planches pour construire le bateau." C'est un peu ça quand même. Au début, c'était la juxtaposition des cultures, il y avait des militaires devant les portes pour surveiller, la pédagogie n'était pas encore bien établie", rappelle-t-elle.
Trois cultures se mélangeaient alors : les militaires, le milieu social et le milieu de l'entreprise. " Et ça a commencé à donner quelque chose de bien, quand il y a eu, non pas une juxtaposition de ces trois cultures, mais un mélange des cultures, et que n'importe quel cadre de l'Epide soit capable de gérer une situation compliquée avec un jeune. On utilisait des choses issues du milieu militaire, mais il fallait leur donner un sens différent ", estime l'ancienne directrice.
Changement de dénomination
Bruno Fernandes : "Je suis arrivé à la fin de l'époque militaire, avec la première directrice générale issue du monde civil. J'ai été trois ans directeur, de 2015 à 2018. L'appellation a changé, l'établissement public d'insertion et de la défense est devenu l'établissement pour l'insertion dans l'emploi. Le nombre de militaires a beaucoup diminué. C'est un peu l'âge d'or qui a donné une dimension supérieure à l'établissement et a permis de basculer à Avrillé. Les jeunes ont un peu changé, mais l'autonomie recherchée était compliquée ici, ça a favorisé la décision de déplacer vers la ville. C'est l'Epide en France avec le plus de roulages, pour transporter les jeunes. Ça reste un moment marquant dans toute ma carrière. Pour moi, le centre, c'est "Combrix", le petit village gaulois."
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