Au XIIe siècle, la famille Leroy décide de construire un domaine seigneurial. Un des descendants, Robin, est décédé pendant la quatrième croisade en 1210. Jusqu'à la Révolution française, son blason se trouvait à l'église Saint-André de Châteauneuf.
Aujourd'hui, celui-ci surplombe une des portes du logis principal et une pierre tombale lui rend hommage. Il ne sera jamais restauré, par souci d'authenticité. "Le manoir servait à fortifier les défenses au nord d'Angers."
Après cinq siècles, le manoir passe dans les mains de Pierre Thion, maître des requêtes de la reine Anne d'Autriche, puis dans celles des Jallet en juillet 1675. Une chapelle est créée dans la tour pour devenir un château. Marin Jallet, seigneur de la Verouyillère, était maire de Châteauneuf de 1738 à 1743 et a eu l'honneur d'avoir un écu frappé de ses armoiries. Pendant la Révolution, la toiture de la tour est détruite.
En 1821, le manoir est acheté par des Gallimard, apparentés aux éditions éponymes. Ces derniers le transforment en ferme modèle d'élevage et de productions viticoles en 1860. La cour intérieure est pavée entièrement, les étables sont construites et des vignes sont installées dans la cour extérieure pour produire du vin et du cidre. En 1980, un nouveau propriétaire, M. Landau, l'achète et y vit jusqu'à son décès en 1982. Deux ans plus tard, M. Carreau, zootechnicien dans les fermes à l'époque et éleveur, le rachète aux héritiers.
Deux labels du patrimoine
Cet enfant de l'Anjou a commencé par restaurer une grande partie de l'extérieur, dont la tour. Il a mis trois mois à refaire lui-même les pavés de la cour intérieure. Ensuite, il a planté quelques arbres, quelques parterres de fleurs et créé des portions de pelouse. "J'ai tout aménagé moi-même à l'extérieur. Aussi, j'ai eu une grande surprise quelques années après mon arrivée. J'ai planté un arbre à papillons, et je ne comprenais pas pourquoi il mourait, jusqu'à ce que je découvre, sous l'escalier de la tour, un reste de tunnel souterrain. Grâce à Gérard Gueslin, un passionné d'histoire locale, j'ai découvert que ce tunnel passait sous l'arbre, la sortie se trouvant dans la tour de la Motte, située près de la Sarthe."
Dans la chapelle, la charpente en jeune chêne de 60 à 70 ans, posée il y a 600 ans, est toujours en bon état et ne demande aucune restauration. "Le jeune chêne est un répulsif naturel à insectes et il n'existe que trois charpentes de ce type dans le département." Il a fait appel à trois artisans locaux : Bernard Houdusse, un charpentier de Miré, pour la charpente de la tour, Fabrice Hamard, un couvreur de Saint-Martin-du-Bois, pour la toiture en ardoise de la tour et de toute la propriété, et l'entreprise Dainvaux-Rénov'Anjou, basée à Châteauneuf, pour la taille des pierres de tout l'extérieur du manoir. "Ces restaurations m'ont valu deux labels de la Fondation du Patrimoine en 1999. J'ai même reçu un Trophée de l'Ardoise la même année. "
Pratique Visites guidées d'une heure aux journées du patrimoine de 14 h à 18 h et sur demande.
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