Jérôme Chauvin, Segréen de bientôt 50 ans, a commencé le football à Segré. "Depuis 44 ans, j'y joue sans jamais avoir arrêté !", souligne-t-il. Il a évolué au sein du club de Segré durant 28 ans en tant que joueur où il a atteint le niveau CFA2, mais aussi en tant qu'entraîneur : "Dès mes 17 ans, je me suis dirigé vers l'encadrement." Après avoir géré des équipes jeunes et seniors, il devient adjoint de l'équipe fanion.
"Il m'a fallu trois séances pour adhérer"
Le football en marchant (walking foot), où il est interdit de courir, "je l'ai découvert par pur hasard. Le président de mon club de Nyoiseau-Châtelais-Bouillé-Grugé, Cyril Voisine, a eu l'idée d'amener cette discipline. La première année était exclusivement réservée aux femmes. Ma femme faisait partie des premières qui ont essayé. Un jour, elle m'a demandé de venir faire un test. Je n'ai adhéré à la pratique qu'à la troisième séance. Si je n'avais pas insisté, j'aurais arrêté. Il faut être prêt dans la tête au walking foot, intégrer qu'il faut exclure tout l'aspect physique, les duels, etc. Et quand on est un footballeur de longue date comme moi, c'était compliqué car c'est un paramètre important du football traditionnel."
"Tous les avantages du foot, sans les inconvénients"
Jérôme Chauvin ne regrette pas car, pour lui, "le walking foot a tous les avantages du foot : le jeu dans les espaces, le démarquage ; mais sans les inconvénients : la tricherie, les duels…"
Le défenseur a su faire sa place dans une équipe du club de Nyoiseau-Châtelais-Bouillé-Ménard, qui est devenue mixte en peu de temps et qui a doublé ses effectifs. "Le walking foot est le seul sport que je connais qui est totalement inclusif. Il intègre aussi bien les personnes âgées, les enfants, les femmes et les personnes handicapées", explique Jérôme qui est directeur d'un Esat à Avrillé et pour lequel le handicap est une notion importante.
Repéré par un sélectionneur national
Jérôme, qui fut aussi ancien prof de maths à la MFR de Segré, a participé à des rassemblements dans le département. Pendant l'un d'entre eux, un des sélectionneurs nationaux du walking foot, qui est aussi le président du club d'Angers Foot2cœur et "un des pionniers du walking foot" (Florent Théron), le repère. "Il m'a proposé de venir à un rassemblement national de l'équipe des plus de 50 ans." C'était en novembre 2024. "J'y suis allé par curiosité. J'ai adoré la complémentarité que la sélection m'apportait. En club, je suis davantage sur foot loisirs et mixte, en sélection je passe en mode compétition. Cet équilibre me fait du bien."
Vice-champion d'Europe
Jérôme est alors sélectionné pour le championnat d'Europe de fin mars. L'équipe nationale termine deuxième derrière l'Italie. C'est une autre compétition plus importante qui approche : la coupe du monde du 21 au 24 octobre, en Espagne à Torrevieja. Il fait partie des 12 joueurs sélectionnés (six sont sur le terrain : cinq de champ et un gardien, match de 40 minutes). "On joue trois matchs par jour. Il faut savoir être endurant et extrêmement concentré. On est beaucoup plus fatigué mentalement à la sortie d'un match de walking foot que d'un match de foot traditionnel."
"Un rêve de gosse !"
La tâche s'annonce ardue car "l'Angleterre y sera, et elle a dix ans d'avance sur tout le monde". L'Italie excelle aussi, tout comme la République tchèque, vice-championne du monde, sans oublier l'Espagne, "qui accueille la compétition et s'y est apparemment préparée ardemment". Vingt équipes représentant les cinq continents y seront. Jérôme se dit "fier" de porter le maillot tricolore. "C'est un rêve de gosse."
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