"Notre objectif était que le Congrès se tienne dans un climat apaisé", ne cache pas le président de l'Union départementale des sapeurs-pompiers de la Mayenne l'adjudant-chef Anthony Dersoir.
Soumis aux contraintes budgétaires du Département
Ce pompier à Saint-Berthevin explique pourquoi un tel mouvement de grogne, le premier en Mayenne, a émergé. "Il y a eu une convergence de malaises auxquels l'Union départementale s'est jointe pour défendre les intérêts des volontaires", explique-t-il. Concrètement : "Le budget du Sdis (Service départemental d'incendie et de secours) devenait de plus en plus contraint. Il est lié pour moitié au Département, qui nous a fait subir ses contraintes budgétaires. Cela a impacté de manière importante le fonctionnement interne jusqu'aux sapeurs-pompiers volontaires, notamment sur les formations. Là où un jeune sapeur-pompier se formait en deux ans, aujourd'hui, il lui en faut trois."
"Les pompiers professionnels, volontaires et administratifs ont été entendus"
L'objectif était donc d'obtenir davantage de moyens pour renforcer le pôle Formation des pompiers, mais aussi le pôle Volontariat. Différents échanges ont eu lieu entre les pompiers et Olivier Richefou, président du Département. "Une rallonge de 500 000€ pour l'année a été obtenue et il remet sur la table 500 000€ par rapport à nos demandes. Les sapeurs pompiers professionnels, volontaires et les administratifs ont été entendus", se réjouit Anthony Dersoir.
Davantage de formations seront proposées, un officier sera chargé de démarcher les entreprises pour des conventionnements avec les entreprises facilitant les interventions des volontaires en journée, là où le bât blesse. "On est passé de 20 000 interventions en 2024, à 22 000 (en projection) en Mayenne cette année. Le nombre augmente mais leur durée aussi car là où il fallait 1h30 avant, il nous faut 2h30 à 3h aujourd'hui". Une des raisons ? "Les fermetures régulées des urgences".
L'État a aussi fait un pas devant la grogne
À ces demandes locales qui ont été entendues, l'État a aussi fait un pas. L'allocation de reconnaissance des engagés, qui était menacée, est maintenue ; et le décret pour la bonification des retraites (un trimestre gagné pour 15 ans de service et un autre supplémentaire par tranche de cinq ans) "sera adopté en fin d'année", souligne Anthony Dersoir.
"Vous accueillir était un juste retour des choses"
C'est donc Craon qui a accueilli ce Congrès départemental. Craon qui avait été fortement impacté par les inondations les 20 et 21 juin 2024. C'est ce qu'a rappelé le maire Bertrand de Guébriant : "Votre organisation et vos actions nous a bluffés. Sans vous, les conséquences auraient été bien plus graves. Vous accueillir était un juste retour des choses." Il a rappelé que les pompiers de Craon effectuaient 750 interventions par an, et 75% pour du secours à personne. "La désertification médicale augmente ce nombre", n'a-t-il pas manqué de souligner devant les 200 pompiers présents, représentant les 45 casernes du département, et la préfète.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.