Il est 10 h le lundi 24 juillet, quand Nelly Laurent, factrice, arrive au domicile d’Annie Chenu-Combe, à Châtelain. Alors qu’elle n’a que de la publicité à sa destination, elle sonne à la porte et se permet de rentrer directement.
Elle fait la bise à cette dame de 87 ans, qui vit chez sa petite fille et son mari. « Vous avez passé un bon week-end ? Vous avez réussi à voir votre coiffeuse ? », demande la factrice.
La scène a de quoi interroger. Il s’agit en réalité du dispositif “Veiller sur mes parents” que La Poste a mis en place depuis le mois de mai dans toute la France. Un nouveau service qui permet de maintenir le lien social avec les personnes âgées et isolées. « On est au travail toute la journée. Mon mari et moi rentrons tard le soir. Cela permet de savoir que quelqu’un la surveille dans la journée », explique Gwenaëlle Ménager, la petite fille.
Le dispositif propose le passage à domicile et se fait au rythme et aux jours choisis par le bénéficiaire et ses proches : une, deux, quatre ou six fois par semaine. À chaque visite, les proches sont informés directement sur leur smartphone, via une application dédiée, du bon déroulement de la visite et des éventuels besoins exprimés par le bénéficiaire du service.
« Le facteur est parfois le seul lien social »
Nelly Laurent est postière à Châtelain depuis huit ans et connaît parfaitement ce village rural. « Il y a des gens qui attendent leur courrier tous les jours, et parfois le facteur est leur seul lien social dans la journée. »
C’était le cas d’Annie Chenu-Combe. « Un jour, elle attendait un courrier et je lui ai parlé de nos nouveaux services. » Rapidement, sa famille décide de souscrire à ce service : « La publicité que nous avons vue à la télévision a fini de nous convaincre », ajoute Gwenaëlle Ménager.
Les premiers jours, ce sont des remplaçants qui sont venus à la rencontre d’Annie Chenu-Combe car Nelly Laurent était en vacances. À son retour, la jeune femme s’est adaptée rapidement à sa nouvelle mission. Et visiblement, le courant passe très bien entre les deux femmes. « Mme Chenu est une personne très gentille. On passe du temps ensemble. En quelque sorte, c’est une pause dans ma journée. » Doit-elle pour autant accélérer la cadence de sa tournée déjà très dense ? « Pas du tout, assure la postière. Ce temps est prévu dedans. »
Les particuliers, nouvelle cible de La Poste
Ce service proposé par La Poste existait auparavant sous le nom “Proxi Vigie Cohésio” mais n’était destiné qu’aux collectivités. « Par exemple, les CCAS pouvaient demander eux-mêmes le passage d’un facteur auprès d’une personne qu’elle jugeait isolée. La nouveauté, c’est que désormais, les particuliers peuvent souscrire », explique Malik Ouarti, chargé de communication à La Poste.
Ce nouveau service s’inscrit dans un processus de renouveau dans lequel s’est lancée la Poste pour faire face à la baisse du courrier de ces dernières années.
Un service en cours de développement
Lancé depuis le mois de mai, le service met du temps à démarrer. En Mayenne, seules trois personnes en bénéficient. Il faut dire que le dispositif est coûteux. Comptez 19,90 € pour un passage une fois par semaine. Et les prix grimpent jusqu’à 139,90 € par mois pour six passages hebdomadaires ainsi que la télésurveillance. À noter cependant que le contrat signé entre le bénéficiaire et La Poste est sans engagement de durée et peut être adapté en cas de départ en vacances.
Pour souscrire au service “Veiller sur mes parents”, deux possibilités : www.laposte.fr/veillersurmesparents ou au 01 41 85 97 91.
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