Au moment des faits, ce Lavallois habitait chez sa nouvelle compagne à Meslay-du-Maine. Il l’avait rencontrée dans le cadre de son travail dans une grande entreprise de Meslay. Ensemble, ils auront une petite fille. Licencié pour absences répétées, l’homme, déjà père de deux enfants, boit de plus en plus.
Un soir, alors qu’il gardait sa belle-fille âgée à l’époque de 12 ans (le même âge que sa propre fille issue d’une première union), il lui impose une fellation. Un autre soir, il vient se coucher dans son lit en caleçon et la caresse sous ses vêtements. Celle-ci dira de nouveau non, pleurera. Alors l’homme s’en va en lançant « ça se
paiera un jour… ».
« Je me sentais perdu. Je voulais un câlin… » indique le prévenu qui osera indiquer qu’il considérait sa victime « comme sa propre fille. » Les faits se produisent entre le 1er mai et le 31 juillet 2015. La jeune fille, choquée, n’en parlera que des mois plus tard à son père après qu’il ait été convoqué à l’école car sa fille commençait à décrocher.
Le prévenu avouera au fil des débats avoir menacé de s’en prendre à la jeune sœur de la victime si celle-ci parlait.
L’homme se cachera derrière ses problèmes de couple, sa séparation difficile d’avec sa première compagne et du décès des années plus tôt dans un accident de la route de son père qui l’a mené vers l’alcoolisme. « J’espère que M. va s’en tirer. Elle est forte, plus forte que moi » lancera le prévenu qui parlera « d’une atrocité commise » de sa part.
« Tu n’arrives même pas à me regarder dans les yeux ! »
« Vous reconnaissez les faits, c’est important, mais sans voir le mal que vous lui avez fait » peste la présidente.
Puis la victime aujourd’hui âgé de 15 ans viendra à la barre. « T’avais des enfants et ma mère qui t’aimaient. Tu avais une maison et tu avais tes bières. Maintenant tu n’as plus rien. Je te considérais comme mon père, mais toi tu m’as considérée comme un jouet. (…) Tu sais ce qui m’a obligé à le dire : c’est que si je n’avais rien dit, tu l’aurais fait à quelqu’un d’autre et là je m’en serais voulu. (...) Tu n’es plus rien ! Avant tu me faisais peur, maintenant tu ne fais plus peur à personne. J’espère que tu n’es pas fier de toi, que tu as honte. Ce qui me fait dire que c’est le cas, c’est que depuis le départ, tu n’arrives même pas à me regarder dans les yeux ! » Là, le prévenu lèvera les yeux sur son ex belle fille pour la première fois pour entendre sa conclusion : « Jamais je ne te pardonnerai ! » lâche-t-elle.
L’homme écopera d’une peine de six ans d’emprisonnement, avec un suivi socio-judiciaire de deux ans et une inscription au fichier des délinquants sexuels. Il devra aussi s’acquitter de 7000 euros de dommages et intérêts en faveur de la victime et des différentes parties civiles.
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