Les éléments qu’elle détient sur sa mère biologique sont à la fois précieux et minimes. « Tout ce que je sais, c’est qu’elle était fermière. Elle avait des vaches et un cheval. Ma mère, veuve, avait déjà quatre filles d’une première union. Si on sait qu’à l’époque les femmes n’accouchaient pas après 35-40 ans, elle aurait peut-être aujourd’hui 80-85 ans », confie Nathalie Bahuaud.
Des informations dont elle a eu connaissance seulement le 8 décembre dernier, de la part de sa cousine Josette. « Mon père adoptif a dit à ma cousine ‘‘il faut que Nathalie sache’’ et ce, tout en lui indiquant de ne rien dire avant son décès et celui de ma mère.» Ses parents adoptifs, installés aujourd’hui à Avrillé (Maine-et-Loire), ont toujours été très secrets sur l’histoire de leur fille. « Une façon de me protéger sans doute, même si j’ai toujours su, ressenti que j’avais été adoptée (elle l’a appris à ses 9 ans) », indique celle qui aujourd’hui travaille à l’office français de l’immigration et de l’intégration à Paris, après avoir suivi son ex-mari, diplomate japonais, à l’étranger (Espagne, Japon, Argentine). « J’ai quitté le domicile familial à 18 ans. J’en avais besoin pour trouver mon identité », concède Nathalie Bahuaud.
« J’ai besoin de savoir »
Ce secret de famille « bien verrouillé » pourrait désormais s’ouvrir. Si elle ne veut nullement « blesser » ses parents adoptifs, très âgés, avec qui elle a toujours une relation, il lui est indispensable de lever le voile sur son passé. C’est ainsi qu’elle s’est rendue en Mayenne durant deux jours en fin de semaine dernière. « Les gens sont à l’écoute de mon histoire. Ils sont très professionnels, prêts à m’aider très rapidement. Vraiment, je me retrouve dans cet état d’esprit.» Mairies de Saint-Fort, Château-Gontier, Archives départementales, centre hospitalier du Haut-Anjou, monastère de l’Olivier... Et un entretien avec le Dr Dasse. « Son père (aujourd’hui décédé) avait rencontré mes parents adoptifs par l’intermédiaire d’un de ses confrères médecin, ami de la famille Bahuaud, lors de mon adoption », précise-t-elle.
Un appel
Malheureusement, si elle a entre les mains son acte de naissance qui atteste de l’accouchement de sa mère ‘‘le 26 octobre 1970 au 1, Place Saint-Jean’’, elle n’a à ce jour pas d’autres éléments. « J’ai aujourd’hui besoin de savoir qui je suis. C’est difficile d’aller de l’avant quand on ne sait pas d’où l’on vient . Je lance donc un appel à tous ceux qui pourraient avoir des informations », fait savoir la quadragénaire. Nathalie, le prénom choisi par ses parents adoptifs en référence à la chanson de Gilbert Bécaud, avoue que ces informations « redonnent du sens à sa vie. » Retrouver sa mère biologique et ses quatre demi-sœurs seraient alors la fin d’un secret familial si bien gardé et le début d’une nouvelle vie qu’elle imagine tant depuis des années.
Si vous avez des informations, vous pouvez envoyer un mail à hayanata@aol.com ou hautanjou@hautanjou.fr
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