«Je suis à moitié Gallois, un quart écossais et un quart irlandais !», se présente Peter Vaughan-James habitant de La Selle-Craonnaise. Il a 72 ans et est toujours en activité. «Je suis expert maritime à la Cour d’appel d’Angers et je travaille aussi pour une société basée à Saint-Nazaire sur des dossiers d’éoliennes en mer. Il me faut mes 35 h de travail moi !», lance-t-il avec un humour britannique bien typique. «Il est tout sauf Anglais !», plaisante sa femme.
En un mois et demi seulement
Malgré cet emploi du temps, il en a trouvé pour construire lui-même un currach.
«Il s’agit d’un bateau irlandais typique conçu par des marins dans la baie de Galway. Aujourd’hui tous les surfeurs qui viennent sur ce spot ne savent même pas que ce bateau est de là-bas !», s’insurge avec un brin de malice ce demi Gallois.
Il l’a fini en seulement un mois et demi. Il faut dire qu’il a de grosses connaissances en construction navale. «Nous sommes dans ma famille des pêcheurs depuis au moins cinq générations», explique-t-il, lui qui pêchait la morue, le turbo, la lotte... dans les Cornuailles britanniques au large des côtes de Brest.
Un bateau vieux de 2 000 ans
Peter James construit ce bateau grâce à des plans datant de 100 ans, mais conserve le style du bateau vieux, lui, de 2000 ans. Pour le bois, c’est un ami charpentier maritime Thierry Juliot de La Rouaudière qui lui fournit. «Avant, ce bateau était couvert avec des peaux de vache qui étaient imbibées de beurre pour que le gras fasse l’étanchéité.»
Lui utilisera une toile provenant de Granville. Pour les fixations de la coque, il a opté pour des rivets de Noirmoutier et de la peinture d’une coopérative maritime de Saint-Nazaire. «Pour la voile, j’ai découpé un bout de bâche. Je ne voulais pas mettre 500 euros dedans, je préfère utiliser des matériaux que j’ai, ou pas cher». Les rames, il les a achetées. La coque est réalisée à partir de bois d’acacia. «En Irlande c’était plutôt du chêne qu’ils utilisaient».
Son bateau pèse 250 kg, fait 5 m de long, pour 1,20 m de large et 60 cm de profondeur.
Son currach sera tout de même doté d’un petit moteur «au cas où». Car ce marin compte bien utiliser son bateau pour pêcher «deux ou trois maquereaux entre Lorient et Noirmoutier.»
Lire davantage dans notre édition du Haut Anjou du vendredi 6 juillet
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