À 36 ans, fin 2011, «j’ai été hospitalisé dix jours car je commençais à souffrir de perte d’équilibre, de tremblements... J’avais mis ça sur le dos de la fatigue», explique Mickaël Godde.
Une IRM diagnostique une lésion au cervelet. Un traitement aux corticoïdes lui est prescrit.
Mais le «calvaire» reprend, et plus fort. «Je me voyais décliner. Ma vue commençait à se troubler, les tremblements étaient très forts. Je n’étais plus maître de mon corps.» Le 18 décembre, il part en urgence au CHU d’Angers.
«Là je suis alité, je n’arrive plus à parler correctement, j’ai de terribles maux de tête…» Une biopsie du cervelet va permettre de déterminer qu’il souffre de la neurosarcoïdose. «Elle m’a atteint dans une zone du cervelet qu’elle n’attaque pas habituellement, et à un degré rare. À ce niveau-là, je suis le seul en France apparemment.»
Réapprendre à parler, marcher…
La maladie n’est pas génétique, mais les professionnels ne peuvent lui dire comment elle s’est déclenchée.
Le 12 mars 2012, il intègre le centre de rééducation de Laval «pour tout réapprendre : à marcher, parler, coordonner les mouvements...» Il le fréquentera 13 mois. Un traitement lui est administré qui depuis permet de mieux maîtriser la maladie.
Reconnu en invalidité de catégorie 2, il ne peut plus exercer.
Il se considère comme «un miraculé car je me suis vu mourir. Même, j’aurais dû avoir davantage de séquelles.» Si tout n’est pas parfait, il peut tout de même profiter de la vie. «Je la vois différemment. Les petits moments de bonheur n’ont pas de prix.»
«J’allais devenir père…»
Mickaël Godde, au moment où se sont déclenchés les premiers symptômes, venait d’apprendre qu’il allait être père. Ce qui devait être un moment magique, a été finalement un moment très compliqué.
«Je le reconnais, et je le mets dans mon livre, j’ai été très dur avec ma femme, alors qu’agricultrice elle a travaillé presque jusqu’au dernier jour avant l’accouchement, elle passait me voir, organisait mes visites (tous les jours quelqu’un sera passé), qu’elle s’est occupé de moi, qu’elle a vécu sa grossesse quasiment seule… J’en voulais à tout le monde et elle était devenue mon bouc émissaire. Mais je n’étais pas moi-même.»
Depuis le couple coule des jours heureux avec leur fils Tristan. Les derniers mots du livre sont d’ailleurs pour lui et sa femme Audrey.
Retrouvez cet article et le descriptif de son livre dans notre édition du vendredi 19 octobre 2018.
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