Jean-Eudes Gannat a annoncé sa candidature à la mairie de Segré-en-Anjou-Bleu aux élections municipales de mars 2026. Afin de pouvoir présenter sa liste, l'homme de 31 ans doit regrouper 68 noms autour de lui. "Un déni de démocratie", selon le candidat, qui appuie sur la complexité de former une liste composée d'autant de personnes. "C'est révélateur qu'il est de plus en plus difficile de se faire entendre."
"Les gens expriment un mal-être"
Il pense cependant qu'il n'aura pas de mal à réunir. Il l'assure : "Il y a des conseillers municipaux actuels, mais la majorité ne sont pas encore engagés en politique. Ce sont des gens, pour la majorité, qui se sentent méprisés, abandonnés. Les gens expriment un mal-être."
Déjà candidat à Angers en 2014 puis aux législatives et à des élections départementales par la suite, il réfléchissait à se présenter dans sa commune d'origine. L'élément déclencheur a été une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, devant le Leclerc de la commune. Il y dénonce la présence de réfugiés afghans qu'il a comparés à "des cousins des talibans". Un clip qui lui a valu une mise en garde à vue. Jean-Eudes Gannat devra répondre devant la justice en mai prochain.
"J'ai reçu des centaines et des centaines de messages"
"J'ai reçu des centaines et des centaines de messages de personnes qui avaient une impression d'insécurité à Segré et me remerciaient d'avoir pris la parole", explique-t-il. Celui qui met en avant le fait d'avoir grandi à Segré veut insister sur "la démocratie locale".
Vers une défusion ?
La tête de liste n'entend pas supprimer tout de suite la commune nouvelle mais pense à une défusion. "Les habitants de Nyoiseau, par exemple, ont l'impression que cela s'est fait dans leur dos. Ils ont une salle des fêtes, construite par les anciens mineurs. Ils doivent demander à Segré pour l'utiliser. Je suis contre tout ce qui éloigne les gens de la démocratie", martèle-t-il. Jean-Eudes Gannat se présente sans étiquette. "Les clivages qui existent à l'échelle nationale n'ont pas lieu d'être à l'échelle locale", pense le candidat à la mairie, qui n'exclut pas de s'associer à Stéphane Trottier, qui s'est aussi déclaré candidat il y a quelques mois.
"Segré a un énorme potentiel"
En cas d'élection, l'identitaire entend commencer par "un audit financier de la ville. Il y a sûrement des économies à faire", indique l'ancien leader de l'Alvarium, fils de l'ex-directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen. "Je veux aussi désubventionner les associations pro-immigration. Je n'ai pas envie qu'une mamie de 81 ans se fasse violer par un réfugié." L'homme veut aussi axer son programme sur la lutte contre l'immigration, qu'il relie à l'insécurité.
Parmi les points majeurs que Jean-Eudes Gannat souhaite développer en cas d'élection, il y a l'aménagement du port. "Les gens parlent de Segré et du Segréen comme des ploucs du Maine-et-Loire. Les différentes équipes municipales n'ont pas été à la hauteur. Segré a un énorme potentiel. Je veux aménager une guinguette sur le port. L'objectif est de redonner de l'attractivité."
L'identitaire souhaite aussi "accentuer la démocratie locale, en proposant des référendums. Je veux qu'on écoute les gens, il y a pas mal de choses à faire".
"Les gens sont de plus en plus nombreux à comprendre que la justice est politisée. On a qu'à regarder : l'inéligibilité de Marine Le Pen, le traitement des agriculteurs en ce moment…" déplore-t-il.
Le traitement des agriculteurs, un sujet qui lui tient à cœur. "Ce qui m'a donné envie de m'engager en politique est un paysan de Saint-Aubin-du-Pavoil. En 1999, lorsqu'on a déménagé, il nous avait aidés à sortir le camion du fossé. Puis, c'était devenu un ami de la famille. Deux semaines après, sans qu'on demande quoi que ce soit, il nous a livré du bois. Par la suite, il n'a pas réussi à se mettre aux normes et a fait faillite. Comment un colosse super sympa comme cela peut se retrouver acculé par des technocrates déconnectés ?" interroge celui qui dit s'être fait tout seul et ne pas aimer les "fils de". Il justifie : "Je n'ai jamais été au Front national en même temps que mon père. Il ne m'a pas transmis l'intérêt de la politique mais la passion de l'histoire, de la lecture et des valeurs catholiques fortes."
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