Lors du conseil communautaire, mardi 12 novembre 2019, Vincent Saulnier, président du GAL sud-Mayenne, est venu présenter aux élus de la communauté de communes du Pays de Craon le plan alimentaire de territoire. Il aimerait que les trois intercommunalités participent financièrement à la création d’un poste pour monter des projets, dont un abattoir mobile.
« Il faut se ressaisir du domaine agricole, trop longtemps il a été laissé de côté par les collectivités car d’autres acteurs étaient présents, notamment les chambres, etc. Or, l’agriculture est notre ADN. Il convient donc de s’en occuper aussi. »
Ce sont par ces mots que Vincent Saulnier a débuté sa présentation du projet alimentaire territorial.
L’agriculture est au carrefour de tous les enjeux : énergie, production, approvisionnement, stockage carbone, etc.
Le projet alimentaire qu’il porte se compose de cinq axes : le foncier, l’agriculture durable, le maintien de la valeur ajoutée, les approvisionnements et la mobilisation des acteurs. Chaque axe est décliné en trois fiches actions avec des projets qu’il aimerait voir aboutir. L’un d’entre eux a particulièrement marqué les élus présents.
Saignement et découpe
Dans le volet Maintien de la valeur ajoutée, Vincent Saulnier a évoqué l’idée de créer un abattoir mobile. «
Notre territoire est rural. 11 % des actifs sont directement liés à l’agriculture, soit 7 200 emplois. Cela concerne pour beaucoup les filières lait et viande. Mais seulement 5 % de la viande est transformé dans le département. Donc, nous suggérons l’idée d’un abattoir de proximité. Ce dernier serait adossé à un abattoir existant. Il y a celui de Craon, mais il est déjà à saturation. D’autres existent. L’objectif de cet abattoir mobile serait dans un premier temps de gérer le saignement, et dans un second temps, la découpe. »
À lire aussi
Maxime Chauvin, vice-président et élu de Ballots, a indiqué « ne pas être contre, mais confortons d’abord l’outil déjà en place qui répond à une demande. »
180 000 € sur trois ans
Vincent Saulnier : « Il n’y a pas de volonté de notre part de casser un abattoir. Mais ce dernier est victime de son succès, il est saturé. D’autres existent en Mayenne ou encore dans le Maine-et-Loire, des privés. Il faut se pencher sur la question. Le but n’est pas de les opposer mais de développer les filières courtes. L’abattoir mobile serait expérimental.» Et d’ajouter : « J’entends aussi très bien les réticences sanitaires qu’auront certains. »
Joël Sabin, adjoint à Craon, indiquera : « La consommation de viande baisse, il faut prendre en compte aussi cet élément. Vous êtes en train de tout mélanger, il faut rester les pieds sur terre. Il faudrait déjà maintenir et promouvoir la viande avant de développer un abattoir mobile. »
Pour ce programme (dont abattoir mobile n'est qu'une des actions présentées), « nous avons besoin de 180 000 € sur trois ans pour un poste d’animateur. » Les trois intercommunalités du sud-Mayenne sont donc sollicitées.
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.