En mars, Katia Frémont laissait entendre qu'elle allait prendre sa retraite en fin d'année. Elle cherchait un successeur. Décembre est là. Mais aucun repreneur pour le Café des sports situé au 41, rue du Général-Leclerc au Lion-d'Angers. « J'ai eu des contacts, mais ils n'ont pas abouti. L'un des intéressés a laissé tomber en me disant que c'était difficile de reprendre une activité quand la personne est restée très longtemps », avoue Katia, 61 ans. « Je ne sais pas quoi penser. Que les banques ne suivent pas, ça, je peux comprendre. »
Plus que deux bars
La gérante a proposé à la municipalité de racheter la licence IV de son café à 15 000 €, qui a décliné l'offre. Katia Frémont n'a pas vendu son fonds de commerce. « Il n'y aura donc plus de bar. Dommage ! Des lieux de convivialité où se retrouver, ça se perd. En 1990, Le Lion-d'Angers comptait sept bars. Seuls Le Globe et le Happyness subsistent. »
Le Café des sports aura été le lieu de rendez-vous des habitués, comme Marie-Thérèse, à la retraite, qui venait prendre son petit café tous les matins, ou comme Robert, le papi qui emmenait, tous les dimanches, son petit-fils de 13 ans. « Mon café est resté dans son jus, dans l'esprit d'un estaminet rétro ; c'était un endroit familial. Il a connu de belles heures, à l'époque des matches de handball et des concerts. Les gens venaient jouer au flipper, au billard. C'était avant le durcissement de la réglementation sur l'alcool, le tabac, et avant les écrans d'ordinateurs, à la maison. Les habitudes ont changé. »
La larme aux yeux, Katia confie : « Ça va faire drôle... Je garderai de bons souvenirs. Le temps a passé vite. L'heure est de profiter de ma retraite. Depuis 2021, je n'ai pris aucun congé. »
Pot de départ
En trente ans, la gérante du Café des sports aura rénové la salle de bar à trois reprises. Elle a développé le service relais colis, et a rendu bien des services via les commerçants du marché.
Originaire de Brissac, après un CAP Vente en librairie-presse-tabac, Katia a voulu imiter des membres de sa famille. « Mes beaux-parents tenaient un bar à Montjean-sur-Loire. Ça cartonnait. Cela nous a donné envie, à mon compagnon et à moi, de faire pareil. »
Vendredi 15 décembre à 19 h, Katia Frémont invite la clientèle fidèle à son pot de départ. C'est fini.
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