Au début de l'année, la ville de Craon a été intégrée dans le réseau des Petites cités de caractère, un label très prisé pour les avantages qu'il procure, de par les aides (accompagnement, animations, soutien financier). Une autre petite commune du Sud-Mayenne, Saint-Sulpice, près de Château-Gontier, a entamé la démarche en 2017 pour l'être elle aussi. Avec ses 250 âmes environ, cette commune déléguée de La Roche-Neuville, agréable et paisible, est située au bord de la rivière.
Des atouts
Mais « il ne suffit pas d'être jolie pour devenir une petite cité de caractère », a rappelé Dominique de Valicourt, maire de Saint-Denis-d'Anjou, présidente de l'association Petites cités de caractère de la Mayenne. Elle laissait même entendre, ce jour-là, que « Saint-Sulpice risquait de ne jamais l'être », à défaut de répondre à tous les critères.
« L'allée et les jardins du château de la Rongère, transmis de génération en génération depuis 1294, sont classés aux Monuments historiques, rappelle le maire délégué, Christophe Delogé. Il est le lieu privilégié d'animations, l'été (comme les Nuits de la Mayenne). » Il ajoute que « l'église, identifiée comme chapelle dès le Xle siècle, a été agrandie, restaurée en 1874-1875, puis en 1885-1886 ». Le bourg de Saint-Sulpice est toujours en cours de réhabilitation, « en essayant de garder l'esprit des murets en pierre ». Sur le site Grand Maison où sont localisées la mairie et quelques petites maisons en pierre, viendra la Coutellerie du Maine, en juillet.
De nombreuses maisons ont été restaurées, « avec un certain goût ». La plus ancienne est la Gendronnière, qui date de 1233. « Habitée par les Anglais, elle est restée dans son jus avec ses tomettes, poutres apparentes. »
De nouvelles maisons à proximité de la mairie seront construites. « Pour tout ce qui est travaux, on doit faire appel à l'architecte des bâtiments de France pour le choix des couleurs, le jointoiement, etc. » Le maire complète : « On a beaucoup de gentilhommières en tuffeau et fenêtres à meneaux, aux toits pentus, devenues des fermes. Quelques-unes ont été réhabilitées comme La Chalopinière. » Il y a aussi le manoir de L'Hermitage du XVlle siècle, dont le propriétaire a un projet de restauration des tourelles. « C'est le monument le plus connu. » Christophe Delogé n'oublie pas le château de Neuville.
Des faiblesses
« Dans l'esprit de chacun, ce serait bien que Saint-Sulpice devienne une petite cité de caractère », lâche le maire, qui a conscience de quelques points faibles, notamment au niveau administratif. Pour tout ce qui relève de la construction, les dispositions sont fixées par le règlement national de l'urbanisme. « Mais on est en train de finaliser le plan local d'urbanisme à l'échelle de La Roche-Neuville. Chaque commune gardera son entité propre : l'artisanat (calligraphe, relieur, enlumineur, tailleur de pierre, coutelier, etc.), le tourisme et le paysage pour Saint-Sulpice, l'activité industrielle pour Loigné-sur-Mayenne. » Autre manque : l'actuelle salle des fêtes à l'entrée du village. Ce modulaire est « une verrue ». Malheureusement, « la municipalité n'a pas avancé sur ce sujet, reconnaît l'édile. On souhaite la démolir. Mais on s'interroge : est-ce qu'on transforme le dernier bâtiment en pierre de la Grand Maison pour en faire une salle de fête ou bien reconstruire à l'emplacement actuel ? » De même l'ancien lavoir bétonné, juste devant la salle, mériterait d'être restauré. Le chemin reste long avant que Saint-Sulpice ne devienne une petite cité de caractère, « peut-être d'ici cinq ans » espère le maire.
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