Le 24 janvier, les deux cloches de l'église Saint-Julien de Chazé-sur-Argos avaient été descendues à terre après l'intervention d'un maçon local.
Elles avaient pris la direction de l'établissement Bodet à Trémentines, en Maine-et-Loire. Cette opération visait à leur faire retrouver leur sonorité d'origine.
Car au fil des années, le battant qui vient heurter la jupe de la cloche abîme le métal et le creuse. Aussi il est nécessaire de faire effectuer un quart de tour à la cloche, de temps en temps, pour répartir les chocs tout autour de la jupe.
Patrimoine local
Arrive nécessairement le moment où le tour est fait au complet.
À ce stade, une intervention est nécessaire. Elle consiste à recharger en métal l'intérieur de la jupe pour que celle-ci retrouve son épaisseur.
Vendredi 29 mars, les deux cloches sont revenues dans l'église. Elles ont été déposées près de la porte d'entrée principale et y resteront un temps avant de retrouver leur clocher.
L'une d'entre elles, celle qui fût baptisée par le maire en 1802, a été posée sur un trépied.
Françoise Coué, maire de Chazé-sur-Argos, s'est félicitée de ce retour. Elle a salué Pascal Pelletier, secrétaire général de la mairie, et Stéphane Leduc, conseiller municipal, pour leur implication dans ce dossier.
"C'est de patrimoine dont il s'agit", a-t-elle dit.
La cloche de gauche, sur trépied, a la particularité de porter un nom républicain : Liberté, Égalité, Union, Paix et Joie. Ce nom date du rétablissement du christianisme, par Napoléon Bonaparte, Ier consul à vie l'an XI de la République Française.
La réparation a coûté 32 745 € TTC, soit une somme de 27 287 € HT financée en partie par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) à hauteur de 30 %. Le conseil départemental a accordé 25 % de subvention pour la seconde cloche. La commune va assumer un reste à charge de 19 000 €.
La cloche n° 1 date de 1828. L'église romane Saint-Julien date du XIIe siècle. Elle n'est pas en très mauvais état. "On a pris soin de l'entretenir au fil du temps, notamment la toiture", relève la maire. Les élus pensent qu'"il faudra pourtant se pencher sur l'édifice dans les années qui viennent. Une fissure au-dessus de la porte d'entrée se fait jour".
De petits privilégiés
Françoise Coué a souhaité que les enfants des écoles privée et publique puissent venir voir et toucher ces deux cloches.
Cette visite, qui pourrait se faire avec un spécialiste, devrait rester dans les mémoires des enfants, car ils ne seront pas légion dans la commune à avoir pu toucher les cloches de leur village.
D'ici quelques semaines, les deux cloches seront réinstallées dans leur clocher d'origine, pour encore au moins un siècle.
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