Le 4 mars dernier s'est éteint Guy Dartige du Fournet, une figure remarquable de l'armée française et de la Résistance. Son parcours, marqué par la bravoure et l'engagement, retrace une vie entière consacrée au service de son pays.
Une jeunesse prometteuse
Né le 1er décembre 1919 à Paris (6e), Guy Dartige du Fournet passe son enfance au Fournet, à Saint-Judoce (Côtes-d'Armor). Il effectue ses études secondaires à Rennes, d'abord à l'école Saint-Vincent-de-Paul, puis au lycée, jusqu'en 1938. Il prépare ensuite le concours d'entrée à Saint-Cyr à l'école Sainte-Geneviève de Versailles.
Un engagement précoce dans la guerre
Appelé sous les drapeaux à l'âge de 20 ans, le 8 février 1940, il est affecté au centre de mobilisation de Bellême (Orne). Sa formation militaire s'effectue dans un uniforme bleu horizon désuet, témoignant d'une armée encore marquée par la Grande Guerre. En juin 1940, alors que son unité est en pleine retraite, il est fait prisonnier par une colonne blindée allemande mais parvient à s'évader le jour même. En mai 1941, il franchit la ligne de démarcation et s'engage dans l'armée d'armistice au 27e Régiment d'Infanterie à Le Blanc (Indre). En novembre 1942, lors d'une permission, il apprend l'invasion de la zone libre par les Allemands. Placé en "congé d'armistice", il s'installe à Laval, où il devient secrétaire comptable dans une fabrique de pantoufles tout en rejoignant la Résistance.
Un résistant actif
Sa double vie de comptable et de résistant est ponctuée de risques permanents. Il assiste aux bombardements alliés sur Laval en juin et juillet 1944. Le 6 août, il voit les Américains libérer la ville et, le 9 août, il devient chef de section du bataillon FFI V4 de Laval avec le grade de sergent. En janvier 1945, il rejoint la 2e Division Blindée du général Leclerc et participe à la campagne d'Allemagne. Il est présent à Berchtesgaden, au nid d'aigle d'Hitler, le 8 mai 1945, jour de la capitulation nazie.
Une carrière militaire exemplaire
Après la guerre, il poursuit sa carrière militaire. Reçu à l'école militaire interarmes de Saint-Cyr Coëtquidan, promotion "Indochine", il est affecté dans l'Infanterie Coloniale. En 1949, il embarque pour l'Indochine, rejoignant Dong Anh dans le delta du Fleuve Rouge. Officier de renseignement, il est rapatrié en France en 1951.
Après un passage à l'école d'état-major, il sert en Afrique équatoriale française aux côtés du général Louis Dio. En 1957, il est envoyé en Algérie, où il commande diverses unités de combat. Il poursuit ensuite une carrière à l'état-major, notamment en tant qu'aide de camp du général Dio. Il sert également à Madagascar avant de revenir en France, où il devient adjoint au commandant de l'école supérieure des officiers de réserve. Promu lieutenant-colonel en 1971, il prend sa retraite en 1972 mais reste colonel de réserve jusqu'en 1980.
Dans le civil, il devient adjoint au directeur de l'école Saint-Jean de Béthune à Versailles et préfet de la division des grands de 1972 à 1979. Il prend sa retraite complète en 1980 et s'installe définitivement près de Fromentières où une cérémonie religieuse aura lieu le lundi 10 mars à 14 h 30.
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