Le 8 juillet 2024, un correspondant de presse local du Haut Anjou se rendait sur le bord de la départementale entre Angrie et Candé, en Maine-et-Loire. Objectif : photographier une pale d'éolienne qui, selon ses informations, était tombée sur un chemin communal de randonnée.
Poursuivi devant chez lui
L'homme, appareil photo en main et zoom enclenché, immortalise la scène depuis la voie publique. Dans le champ visuel, un poulailler, situé à bonne distance, mais visible en arrière-plan. Le cliché pris, il reprend sa route, sans se douter que cet acte anodin allait déclencher une véritable "chasse". Un agriculteur, croyant sans doute son installation visée, l'identifie et décide de le suivre. Le correspondant comprend rapidement qu'il est suivi. Inquiet, il préfère ne pas rentrer directement chez lui. Pourtant, une fois revenu à son domicile, il découvre que l'homme l'y attend, accompagné de membres de sa famille. Il descend de voiture. Par réflexe, il déclenche l'enregistrement vocal de son téléphone. Ce sont 13 longues minutes de tension et de menaces qui s'ensuivent.
Les agresseurs interrogés des mois plus tard
Deux jours plus tard, il dépose plainte auprès de la gendarmerie et remet l'enregistrement comme preuve. Les auditions des agresseurs n'interviendront que trois mois plus tard. Lors de l'audience du vendredi 13 juin, seuls certains faits ont été reconnus. Le principal poursuivant affirme ne plus se souvenir des événements. Seul un membre de la famille, également présent devant le domicile, admet sa responsabilité. Il sera le seul à comparaître au tribunal de police.
"Une situation d'intimidation qui a pris une ampleur totalement disproportionnée"
Maître Belin, avocate du correspondant, a rappelé que son client exerçait une mission depuis un lieu accessible au public. "Une situation d'intimidation qui a pris une ampleur totalement disproportionnée", a-t-elle dénoncé, soulignant que la photo, floue, était inutilisable. Le tribunal a reconnu le prévenu coupable de menaces de violence.
"Le correspondant n'a jamais été contacté pour recevoir des excuses"
Il a écopé d'une contravention assortie d'une amende de 400€. La constitution de partie civile du correspondant a été déclarée recevable. En réparation de son préjudice moral, le prévenu devra lui verser 300€, ainsi que 690€ au titre des frais de justice. "Le correspondant n'a jamais été contacté pour recevoir des excuses. L'audience s'est toutefois déroulée dans le calme. Aucun des prévenus n'avait de casier judiciaire", ajoute l'avocate.
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