Les époux Gardais, 48 et 41 ans, tiennent une petite épicerie. Ils ont aussi un locataire, Jean-Marie Hebert, âgé de 26 ans. Le lundi, ils décident d'inviter à manger monsieur Massé et son fils, deux revendeurs du Lion-d'Angers. Seul le fils accepte, le père étant absent. À 11 h du matin, le fils Massé ainsi qu'une voisine arrivent pour déjeuner avec le couple et leur locataire. Une délicieuse soupe à l'oignon. Mais à peine ont-ils le temps de prendre quelques cuillères qu'ils sont tous pris de maux de ventre atroces, de coliques insoutenables.
Une forte dose d'arsenic retrouvée
Pris de panique, vomissant en marchant, ils vont chercher leurs voisins qui eux-mêmes appellent les docteurs Chevallier et Poidevin. Les enquêteurs arrivent vers deux heures de l'après-midi et vont directement faire analyser la marmite de soupe au pharmacien de Segré, M. Robin. Ce dernier affirme que la substance retrouvée dans le bol de soupe ainsi que dans la marmite est de l'arsenic et que la très forte dose retrouvée est forcément criminelle. La stupéfaction est totale pour les Segréens. Ils connaissent et apprécient le couple, alors qui peut en vouloir aux Gardais ? De nombreuses personnes sont interrogées sans aucune avancée. Le crime a été parfaitement prémédité. Madame Gardais a pour habitude d'aller dans l'écurie à 10 h 30 pour nourrir les chevaux, et ce pendant 15 minutes. L'empoisonneur connaît son rituel et a profité de ce temps pour mettre de l'arsenic dans la marmite en passant par la porte arrière, qui est toujours ouverte.
Une enquête difficile à mener
Les investigations commencent, le juge d'instruction de Segré, monsieur Josse, pense résoudre l'enquête rapidement. Un homme est déjà fortement suspecté. Mais après quelques jours, l'instruction piétine déjà. L'homme suspecté est interrogé sans relâche puis finalement libéré, faute de preuve. Les victimes sont quant à elles catégoriques, quelqu'un les a bel et bien empoisonnées. L'état de santé de madame Gardais reste très faible et préoccupe les médecins. Les autres se sont bien remis de l'empoisonnement. Les mois passent et l'enquête est au point mort. Madame Gardais va mieux mais attend des réponses, comme les quatre autres empoisonnés. Après quelque temps, un non-lieu est prononcé. Le juge n'ayant pas réussi à trouver d'élément suffisant. Personne ne saura jamais qui en voulait aux époux Gardais.
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