Tout a commencé à Congrier, dans le sud de la Mayenne. Là-bas, Jean rencontre celle qui sera à l'origine de cette passion : une girouette composée d'une poule et d'un petit poulet qui picore. Mais pour celui qui décore son jardin depuis trente-cinq ans, il n'était pas question d'acheter une girouette ou bien de la chiner en brocante : il se devait de la construire !
"Elles sont toutes fabriquées de toutes pièces"
Même si "les premières n'étaient pas élaborées comme ça", toutes les girouettes de sa collection sont fabriquées à la main avec des matériaux trouvés, chinés ou dégotés.
Il serait alors facile de penser que le plus difficile est de construire ces œuvres animées ou de trouver la façon de les relier toutes ensemble à la girouette principale. Non, pour Jean, le plus compliqué, c'est l'idée. L'inventeur suit ses intuitions et construit au gré de ce qu'il voit. Au regard de son jardin, les inspirations sont diverses : orchestre, animaux, facteur, cuisine ou cirque, de nombreux éléments de la vie y sont représentés. Sa petite-fille lui a d'ailleurs fait remarquer en se reconnaissant dans le personnage qui fait du cerceau au cœur de l'orchestre. Construire les girouettes est une chose, mais les entretenir en est une autre. Après avoir passé des heures à construire toutes ces girouettes, il raconte : "Tous les deux ans il faut les remettre en état, refaire la peinture, changer les roulements qui prennent du jeu... et puis le bonhomme aussi prend du jeu", explique-t-il en riant. Pourtant, à 80 ans, le papy passe encore des heures et des heures dans son garage, et c'est plutôt la place que l'énergie qui lui manque. Du haut du perron, sa femme précise : "Il passe la moitié de sa journée au garage." Il répond en riant qu'"au moins c'est chacun son étage".
Depuis qu'il les crée, ses girouettes attirent l'œil des plus curieux. "Quand j'ai commencé, nous habitions à Renazé, sur la route du musée de l'ardoise. Il y a eu plus de 400 personnes à les regarder et ça faisait rire la grand-mère, qui racontait leur histoire."
Une girouette au musée de l'ardoise
L'artiste raconte qu'une de ses girouettes est toujours exposée au musée de l'ardoise. "Elle représente un personnage qui taille et l'autre qui fend une ardoise à la main." Quelques années et kilomètres plus loin, à Ahuillé, l'histoire continue. "Il y a une dame qui a deux petits-enfants. À chaque fois qu'ils viennent, ils lui demandent de venir voir les girouettes", un petit rituel qui lui donne le sourire. Il est vrai que les girouettes pourraient être regardées sans arrêt. À droite du jardin, l'une d'elles est double : le vent actionne un premier cercle de petits animaux en fer pendant que celui-ci bouge aussi le visage d'un bonhomme en dessous. Plus le vent est rapide, plus les expressions du visage le sont aussi. Alors oui, Jean aurait pu en faire 1 000 des girouettes, pour répondre à toutes les sollicitations qu'il a reçues, mais son savoir-faire reste une passion personnelle, un passe-temps qui donne un souffle original au vent ahuilléen !
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