Sur la scène, modulable à souhait, les comédiens ont ajouté à la difficulté de sortir un rôle celle de jouer avec les éléments du décor. La compagnie nouvellement dénommée La troupe réunie pour la poésie et la liberté porte toujours le même sigle et est toujours le TRPL. Il s'agissait de donner vie à l'œuvre de Jacques Hadjaje, Les midinettes, mise en scène par Camille de La Guillonnière. Et quel spectacle ! Avec en toile de fond la lutte des classes, au petit goût de Germinal.
Un lieu idéal
L'endroit est idéal. D'ailleurs, si un lieu devait être choisi pour cette pièce, c'est bien sur les anciens chantiers ardoisiers, là où tant de luttes sociales se sont déroulées - ce qui n'a pas empêché les ardoisières de fermer. Mais en l'occurrence, la part belle est donnée aux ouvrières et, là encore, l'endroit est idéal. La commune possédait son usine de chaussures qui, elle aussi, a fermé. Alors les mots chronométrage, surveillance, machine à coudre, délocalisation, mondialisation ont résonné là sans doute bien plus qu'ailleurs.
Des comédiens à la hauteur
Et les comédiens, cinq actrices et un acteur, ont rendu le moment magique par leur performance, démontrant cette sempiternelle opposition entre dignité humaine et profit. Ils ont été ovationnés pour ça. À l'issue du spectacle, Camille de La Guillonnière a mis à l'honneur la commune " qui permet à la culture de vivre en milieu rural " alors que les subventions régionales pour la culture baissent. " De six permanents, nous allons passer à deux. " C'est toujours la même chanson, le fric est roi.
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