Mardi 2 septembre, le tribunal correctionnel de la Mayenne, siégeant en juge unique, a examiné six dossiers, dont trois impliquant des enfants, à Laval.
"Je n'ai pas réussi à me lever tellement j'avais peur"
Un homme et sa compagne étaient poursuivis pour violences réciproques commises en présence de leurs enfants. Des faits visant directement des mineurs ont aussi été évoqués. La présidente a décrit une famille recomposée : deux enfants communs et deux adolescents issus d'une précédente union, dont le père biologique s'est désengagé.
Âgés de 13 et 14 ans, ces deux aînés ont été placés en famille d'accueil et sont suivis par un psychologue. Ils ont décrit la peur ressentie face aux disputes nocturnes et alcoolisées. "Je n'ai pas réussi à me lever tellement j'avais peur... J'ai vu des coups de couteau dans la porte... Des fois, Maman saignait", a confié l'un d'eux.
"Je ne veux plus jamais voir mes enfants"
Les adolescents se disent soulagés d'être placés mais restent inquiets pour les deux plus jeunes, âgés de 5 et 7 ans. Leur mère a eu des propos durs : "Je ne veux plus jamais voir mes c***** d'enfants... Ils sont jaloux des petits, je vais porter plainte contre eux."
Absente à l'audience, elle était représentée par son avocate, qui a expliqué son absence par des difficultés financières. Son casier comporte deux mentions, contre un dossier bien plus chargé pour le père et beau-père, détenu jusqu'en octobre 2027 pour divers délits : vols, violences, menaces, agression sexuelle, stupéfiants ou conduite sans permis. Reconnaissant des violences envers sa compagne, il a nié tout geste contre les enfants, parlant de "mensonges" tout en affirmant ne pas leur en vouloir. Les mineurs n'ont rapporté qu'un épisode le mettant en cause : avoir traîné l'aîné par les pieds sur le gravier.
Six mois de prison pour l'un, huit mois pour l'autre
Le tribunal a rendu un verdict nuancé. L'homme a écopé de six mois de prison, relaxé pour les violences sur mineurs, et conserve l'autorité parentale, malgré une interdiction de port d'arme. La mère a en revanche perdu cette autorité pour ses deux aînés et a été condamnée à huit mois de prison avec sursis probatoire, assortis d'une interdiction de contact et de port d'arme.
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